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Gilets Jaunes-Six condamnations et une relaxe à Lorient (LT.fr-11/02/19-22h03)

 

Lors de l’acte XIII des gilets jaunes, plus de 3 000 personnes ont participé, samedi, à la manifestation régionale, à Lorient.
Lors de l’acte XIII des gilets jaunes, plus de 3 000 personnes ont participé, samedi, à la manifestation régionale, à Lorient. 

 

Sept des dix personnes interpellées samedi, pendant la manifestation régionale des gilets jaunes à Lorient, ont été jugées ce lundi, par le tribunal de Lorient. Aucun vrai profil de casseur dans les rangs des prévenus, condamnés, pour la plupart, à des peines de prison avec sursis. Un a été relaxé. Un autre écope de six mois ferme.

Les poursuites n’ont pas traîné. Moins de trois jours après le rassemblement régional des gilets jaunes à Lorient (3 000 manifestants et dix interpellations), sept personnes comparaissaient ce lundi devant le tribunal correctionnel de Lorient pour violence sur personnes dépositaires de l’ordre public, outrage et dégradations, participation à un groupe en vue de la préparation de violences… Une audience marathon très suivie dans la salle. Des amis, de la famille mais aussi quelques gilets jaunes en soutien devant le palais de justice.


Des boules de pétanque et un drapeau noir

Dix mois de prison ferme et mandat de dépôt. Fermes, les premières réquisitions du parquet n’ont pas été entendues par le tribunal qui a condamné un Lorientais de 32 ans à six mois de prison avec sursis. Il avait été interpellé, dans le cortège, avenue de la Marne. Dans son sac à dos : un masque de peintre et dix boules de pétanque. « Ce sac appartenait au groupe que j’accompagnais », raconte le prévenu, très alcoolisé au moment des faits. « C’était ma première manifestation, je voulais voir comment ça se passait mais sans aucune mauvaise intention », poursuit le trentenaire (cinq mentions à son casier).

Le suivant, installé à La Flêche (Sarthe), était venu voir son fils à Lorient et manifester. Avec son drapeau noir anarchiste, le visage dissimulé sous une capuche. Le jeune de 25 ans, interpellé rue Gambetta, dit ne pas connaître les autres manifestants cagoulés à ses côtés, en tête de cortège. Deux gilets jaunes l’ont pourtant dénoncé comme « l’élément rassembleur » des casseurs. « J’ai juste répété les slogans contre la police », insiste le jeune, sans casier judiciaire. Peine : trois mois avec sursis. « J’irais plus aux manifs. C’est fini ».


« Une procédure bricolée » et une relaxe

Nouvelle affaire avec deux quinquagénaires à la barre. La défense a vivement critiqué une « procédure d’exception et bricolée qui repose sur le seul procès-verbal d’interpellation ». Une plaidoirie entendue par le tribunal qui a relaxé l’artisan vannetais de 55 ans, poursuivi pour des jets de bouteilles et un feu de poubelle. « Je n’avais sur moi que mon tabac et mon portable pour capter des images fortes de manifestations ». Un autre Morbihannais, domicilié à Meucon, est condamné à trois mois de prison avec sursis pour violence pour un croche-pied et un coup de pied à un agent de la Bac.

Dans une autre salle, l’avocat fustige « les consignes données au parquet » pour poursuivre les gilets jaunes. Poursuivie pour violence et outrage, l’étudiante de Riantec « n’est pas une black block », martèle-t-il. Outre une peine d’un mois de prison avec sursis, la demoiselle est interdite de manifester à Lorient et Pontivy pendant deux ans.


Condamné à 6 mois ferme

D’autres prévenus minimisent leur implication. « J’ai rien fait. Ils se trompent de personne, lâche ce prévenu de 37 ans, au bord des larmes. Je suis parti quand ça commençait à chauffer ». Il a pourtant été identifié par trois fonctionnaires de police pour leur avoir lancé des pavés. L’intérimaire (huit condamnations) écope de quatre mois de prison avec sursis.

La seule peine de prison ferme a été prononcée en fin de journée : six mois à l’encontre d’un Lorientais de 30 ans. Sans mandat de dépôt, pourtant réclamé par le ministère public. Interpellé avenue de la Marne, après des jets de pierres sur les CRS. « Les policiers ont dû confondre avec quelqu’un d’autre ». « À 18 h 30, il n’y a plus de gilets jaunes en ville. Juste des casseurs », a répondu le parquet.

 

Katell  BRELIVET

source:https://www.letelegramme.fr/morbihan/lorient/gilets-jaunes-six-condamnations-et-une-relaxe-a-lorient-11-02-2019-12207014.php

 

 

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