Quimper-Environ un millier à battre le pavé (LT.fr-19/03/19-19h15)

Au plus fort de la manifestation, près d’un millier de personnes ont défilé, ce mardi, dans les rues de Quimper, « pour une justice fiscale, sociale et écologique ». Elles ont répondu à l’appel de plusieurs syndicats.

Les syndicats CGT, Solidaires, FO, Unef et UNL, auxquels s’est jointe la FSU, appelaient à un rassemblement, ce mardi matin, à Quimper, « pour une justice fiscale, sociale et écologique ». Ils étaient 300 au départ de la place de la Résistance. Une fois en marche, le cortège s’est étoffé pour atteindre jusqu’à 1 000 personnes environ dans les rues du centre-ville.


« Les casseurs, ce sont ceux du gouvernement »


Sur les marches au pied du Frugy, des représentants de syndicats ont d’abord pris la parole devant des manifestants, attentifs, aux rangs clairsemés, massés sur le parking de la place de la Résistance. Dénonçant les mesures antisociales du gouvernement, pointant du doigt la dégradation des conditions de travail, avertissant contre l’aggravation de la précarisation, ils ont également critiqué la violence exercée lors des manifestations des Gilets jaunes. « Les casseurs, ce ne sont pas eux, ce sont ceux du gouvernement », s’est exclamé un syndicaliste.

 

Le cortège a ensuite pris la direction des quais de l’Odet derrière la banderole et la voiture sono, qui a craché les habituels refrains des mobilisations syndicales. Après être passés devant la poste, où ils ont observé un court arrêt, les manifestants ont emprunté la rue de la mairie pour rejoindre la place Saint-Corentin.

 

Les salariés de l’Ehpad de la baie d’Audierne ont pris place à l’avant du cortège

«Le personnel est épuisé »

Le personnel de l’Ehpad de la Baie d’Audierne s’est alors emparé du micro pour entonner une reprise de la chanson « À nos souvenirs », du groupe Trois cafés gourmands. « La direction a décidé de nous supprimer 10 de nos 14 RTT de l’année », a témoigné Nathalie. « Notre protestation remonte à la mi-décembre : on nous impose des tâches supplémentaires à faire, nos conditions de travail se dégradent continuellement. Le personnel est épuisé, à bout, et en plus, on nous fait culpabiliser en nous faisant passer pour des fainéants. C’est très dur psychologiquement alors que notre travail nous demande de faire preuve de bienveillance et d’être humain avec les personnes que nous soignons », a-t-elle exprimé.

Les enseignants étaient également nombreux au cœur du cortège

« Un saccage de l’école publique »

Plus loin dans le cortège, dont les rangs ont progressivement grossi au cours de la matinée, Anne et Nicolas, respectivement enseignants d’anglais à Thépot et de français à Chaptal, ont également fait part de leur colère. Derrière une banderole où la mention « école de la confiance » est barrée pour laisser place à une « école de la finance », ils ont énuméré leurs revendications. « C’est un ensemble de choses : il n’y a pas seulement la réforme du lycée, qui nous scandalise avec la mise en concurrence entre les collègues, les établissements… Celle du bac également. Nous portons des revendications concordantes concernant le service public pour tous : aujourd’hui on assiste à un saccage de l’école publique et ça s’accélère dangereusement ».

 

Les manifestants ont bouclé leur parcours en revenant jusqu’à la place de la Résistance par le pont Max-Jacob. Les organisateurs, tout sourire, y ont salué la mobilisation importante : « On se rend bien compte que tout le monde se sent concerné et a envie de se mobiliser ».

Paul BOHEC

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