Quimper. Un observatoire des pratiques policières bientôt créé (OF.fr-13/04/19-15h47)

  Dans les prochaines semaines, la Ligue des droits de l’Homme lancera son observatoire des pratiques policières à Quimper

 

Après Montpellier, Toulouse et Bordeaux… Quimper (Finistère). La section quimpéroise de la Ligue des droits de l’Homme (LDH) recherche des observateurs des pratiques policières, durant les manifestations.

Ils existent déjà à Bordeaux, Toulouse ou Montpellier. « Ils », ce sont les « observateurs » de la Ligue des droits de l’Homme (LDH). Leur mission : scruter les pratiques policières pendant les manifestations. Appareil photo ou téléphone portable en main, ils enregistrent tout. Ces prochaines semaines, la LDH va déployer ses « observateurs » à Quimper (Finistère).

À Quimper ? « Oui, car nous avons eu pas mal de blessés suite à des débordements de quelques forces de police ces derniers mois. Et puis, il y a cette loi anti-casseurs qui est dangereuse : on craint qu’elle ne génère plus d’incidents » , détaille Dominique Brunel, de la ligue des droits de l’Homme.

 

Douze observateurs

Ce samedi 13 avril 2019, un appel à volontaires a été lancé à l’issue d’un défilé en centre-ville pour revendiquer « le droit de manifester » et contre la « loi anti-casseurs » . « On recherche douze observateurs parmi les 19 organisations associatives, syndicales et politiques qui appelaient à manifester ce samedi. Les observateurs fonctionneront par trois équipes de quatre » , détaille Dominique Brunel, de la Ligue des droits de l’Homme.

Ces douze personnes seront, après sélection, formées par des membres de la LDH au suivi d’une manifestation. « On n’aura pas grand-chose à leur apprendre : juste à filmer lorsqu’il y a des affrontements entre forces de l’ordre et manifestants » , expose Dominique Brunel. Le membre de la LDH explique que « les observateurs seront connus des policiers. Avant les manifestations, ils iront se présenter à eux, leur expliqueront leur rôle et porteront des tenues distinctes des manifestants » .

 

« Nous ne voulons pas bouffer du policier »

Si les observateurs de la LDH assistent à des « débordements des forces de l’ordre, alors ils deviendront témoins » , poursuit Dominique Brunel. Les vidéos filmées ? « Nous les mettrons en ligne. Ça obligera le procureur de la République et l’inspection générale de la police nationale à lancer des poursuites. 

Mais la Ligue des droits de l’Homme prévient : « Avec cet observatoire, nous ne voulons pas bouffer du policier. Ce n’est pas le message que l’on souhaite envoyer. » Non, toujours selon Dominique Brunel, il est plutôt question « d’apaiser les rapports » entre manifestants et forces de l’ordre. « Dans les villes où l’observatoire est déjà en place, les policiers s’occupent vraiment des casseurs. Les bonnes personnes sont interpellées. Et il y a moins de tensions », croit-il savoir.

La LDH est convaincue qu’il s’agit là d’une « bonne initiative » . L’association prévoit de rencontrer police, gendarmerie, préfet et procureur de la République ces prochaines semaines pour lui en faire part.

 

Basile CAILLAUD

 

source : https://www.ouest-france.fr/bretagne/quimper-29000/quimper-un-observatoire-des-pratiques-policieres-bientot-cree-6308700

 

 

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