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Main basse sur nos forêts », le nouveau livre de la collection Reporterre

lire l’excellent livre du journaliste Gaspard d’Allens : “Main basse sur nos forêts”
“Depuis 50 ans, quelque chose à été brisé. Nous avons été dépossédés. À l’exode rural, amplement raconté par les historiens, s’est ajouté l’exode forestier, bien plus méconnu. Nous avons fui les bois. (...) Et les forêts ont subi, avec quelques années de retard, les mêmes dérives que l’agriculture productiviste. Elles se sont métamorphosées en champs d’arbres que l’on moissonne comme du blé, en monoculture avec un sol labouré, sous perfusion d’engrais et de produits phytosanitaires.”
Un terrible constat sur l’industrialisation des forêts mais aussi un bel essai d’espoir, de résistances de Romainville, à Bure, en passant par Kolbsheim ou dans le Morvan pour redire que nous ne sommes pas condamnés à ce modèle qui tue. Et qu’il est encore possible de prendre une autre voie où nos forêts seraient des biens communs !

Mathilde Panot

 

Main basse sur nos forêts

Les forêts deviennent une industrie ! Parée du discours trompeur de l’énergie verte et des vertus de la biomasse, une entreprise massive et silencieuse de transformation de la sylve en matière se déploie en France. Nous pensons la forêt comme le refuge de la liberté, nous la parcourons pour respirer le parfum de la nature, nous nous y réfugions des trépidations urbaines. Mais les abatteuses, les voies forestières démesurées, les centrales à biomasse sont en train de l’avaler, de la quadriller, de la standardiser.

Cette dramatique industrialisation de la forêt, on ne l’avait pas encore racontée. Pendant des mois, des Landes au Morvan, de l’Auvergne aux Vosges, Gaspard d’Allens a couru les bois pour décrire et raconter le désastre en cours. Car la forêt subit maintenant la logique productiviste qui a ravagé l’agriculture, détruisant les emplois, dispersant les produits chimiques, gaspillant l’énergie, réduisant la biodiversité.

Mais il est encore possible d’inverser le cours de la destruction. Des bûcherons réinventent leur métier, des forestiers promeuvent un usage doux de la forêt, des Zad luttent contre les machines. L’espoir est là, l’alternative est vivante, les humains et les arbres peuvent se réconcilier.

  • Né en 1990, Gaspard d’Allens est journaliste engagé, auteur de plusieurs enquêtes au long cours sur le monde agricole et l’écologie. Ses deux précédents livres, Les Néo-Paysans (coécrit avec Lucile Leclair, 2016) et Bure, la bataille du nucléaire (avec Andrea Fuori, 2017) ont tous deux été publiés dans la collection « Reporterre ».

  • Main basse sur nos forêts, de Gaspard d’Allens, éditions du Seuil, avril 2019, 176 p., 12 €.
Lu par « Le Canard enchaîné »

 



 

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Commentaires: 1
  • #1

    Bruno (mardi, 15 février 2022 12:32)

    Excellent livre, très facile d'accès, qui permet de comprendre se que cache la transformation des paysages forestiers. En outre, il explique les effets retors de l'utilisation de la biomasse quand elle est développée à une échelle industrielle.