Retraites Macron veut plaire à Bruxelles (HP 17/05/19)

 

Lancées à l'automne 2017, les « consultations » organisées par Jean-Paul Delevoye, Haut-Commissaire à la Réforme des retraites, viennent de s'achever. 18 mois pour rien, si l'on en croit les organisations syndicales et patronales qui y ont participé. Rien n'est tranché, tout reste à faire. Pas étonnant, puisque comme toujours, c'est Emmanuel Macron qui décide de tout, tout seul.

 

Mais Macron tâtonne et navigue à vue. Sur la forme, la date de présentation du projet de réforme n'est toujours pas définie. Sur le fond, les déclarations de son gouvernement ont semé le doute. Jusque chez Jean-Paul Delevoye qui a menacé de démissionner en raison de l'incertitude sur le maintien à 62 ans de l'âge légal de départ.

 

La retraite par points c'est le travail sans fin

 

Mais il s’agit de toutes les façons d’un faux débat car même en maintenant l'âge légal, les décotes amèneront les futurs retraités à repousser l'âge de départ. Quelles que soient les modalités finalement retenues, avec le système par points la logique est simple : faire travailler plus ceux qui n'en peuvent plus. Contrairement à la justice prétendue, la transformation du système par répartition en un système par points accentue à la retraite les inégalités du parcours professionnel. Les femmes, aux carrières plus heurtées, et les jeunes, qui entreront plus tard en emploi, en seront les principales victimes.

 

Finalement, c'est François Fillon qui parlait le mieux de ce système quand il le défendait devant le patronat, en mars 2016 : « la retraite par points permet de baisser chaque année la valeur du point et donc de diminuer le montant des pensions ».

 

Défendre et améliorer la retraite par répartition

 

Les insoumis n'ont pas attendu pour se mettre à la tâche. Un groupe de travail s'est formé, mène ses propres auditions et construit méthodiquement une contre-réforme. Elle vise à permettre par exemple la retraite à 60 ans avec 40 annuités, les pensions minimales au niveau du SMIC ou encore le minimum vieillesse au niveau du seuil de pauvreté et proposera des sources de financement pérennes.

 

Mais en lisant les « recommandations » de la Commission européenne on comprend que le monarque présidentiel tente d'imposer ce nouveau recul. Elle réclame la réduction de la part des retraites dans le PIB. Pas d'urgence sociale pour les tenants de l'ordo-libéralisme. Pour leur plaire Macron veut défaire notre système de protection. Le 26 mai, sanctionner Macron, c'est sanctionner la Commission et défendre notre système de retraites.

 

Samy Olivier

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