Le député Erwan Balanant a été accueilli, jeudi soir, par une vingtaine d’agents du centre des impôts très en colère.
La menace de fermeture du centre des impôts du Pouligoudu s’est invitée en trois temps, jeudi soir, le 27 juin, lors du conseil communautaire du pays de Quimperlé. La discussion a été très tendue entre le maire de Quimperlé et le député de la circonscription. Suffisamment rare pour être souligné, dans une enceinte où la recherche du consensus est plutôt dans les us et coutumes. C’est dire l’importance du sujet…
Tout d’abord, et avant la réunion de 18 h, Sébastien Miossec et Michaël Quernez ont reçu la directrice départementale des finances publiques.
Les deux élus ont rappelé leur position et celle du bureau communautaire réuni la semaine passée : « Nous sommes opposés à la fermeture. La disparition d’une trentaine
d’emplois à Quimperlé ne se fera pas. Même si nous nous réjouissons du projet de point d’accueil à Scaër. La carte a vocation à bouger. Rien n’est figé. Nous avons trois mois de concertation
devant nous. Nous avons trouvé une directrice qui était à l’écoute »
, a indiqué Sébastien Miossec, en ouverture de séance.
« Des gagnants, des moins gagnants »
Quelques minutes plus tôt, dès son arrivée sur le parvis de l’hôtel communautaire, le député Erwan Balanant avait été très chaudement accueilli par des agents du Pouligoudu.
Ils lui ont signifié leur colère et leur incompréhension. Un dialogue de sourds, qui a duré un bon quart d’heure.
Troisième temps : la passe d’armes plus que tendue entre le député et le maire de Quimperlé, en début de séance.
La parole au premier : « J’ai découvert la carte comme tout le monde. Je vois des avancées pour certains, mais pour Quimperlé, il est nécessaire de trouver des
solutions. Je suis un élu de ce territoire, mais aussi celui d’une circonscription. Les métiers changent, à partir du moment où il y a des transformations (avec la taxe d’habitation, les
déclarations de revenus sur internet, etc.)… Je comprends la crainte des agents quimperlois. Mais il y a des gagnants et des moins gagnants. Désolé, mais on ne peut pas avoir les deux.
Maintenant, il va falloir être vigilant pour que Quimperlé ne perde pas tout. »
Des propos qui ont fait sortir de ses gonds, Michaël Quernez, qui, au départ, ne souhaitait pas intervenir sur le sujet. « Ce n’est pas moins gagnant pour Quimperlé.
C’est totalement perdant. C’est un vrai déménagement de territoire. Pour Quimperlé, c’est la fermeture du centre. On passerait d’une trentaine d’agents à trois ou quatre de temps en temps. Les
élus de ce territoire et le député ne peuvent pas se satisfaire de ça. Oui, j’aurais aimé avoir le député à nos côtés. Alors qu’il regarde plutôt de l’autre côté de la circonscription. »
Le maire pense là à Concarneau et Rosporden.
« J’attendais plus de soutien »
Il a « préféré l’attitude de la directrice, qui attend nos contre-propositions. La décision sera rendue en octobre. Je vous invite à vous mobiliser. On doit respecter
les équilibres de ce territoire. Nous ne voulons pas d’un appendice de service public. »
Réaction d’Erwan Balanant : « Je trouve les propos du maire de Quimperlé écœurants. Il est peut-être en campagne électorale ? Mais je ne peux entendre que
j’abandonnerais ce territoire. Dès que j’ai pris connaissance du plan, j’ai immédiatement pris contact avec la directrice départementale. C’est une attaque personnelle. Je suis choqué. »
Le mot de la fin pour Michaël Quernez, avant que Sébastien Miossec ne siffle la fin de la récréation et ne calme tout le monde : « Il n’y a pas d’attaque personnelle.
J’ai lu le communiqué du député dans la presse : c’est mot pour mot la lettre adressée aux maires par la directrice départementale. J’attendais autre chose de sa part, plus de soutien. Ce
déménagement, je ne peux l’accepter en tant que maire de la ville. J’exprime ma déception. »
Et celle d’une bonne partie de la population.
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