Commana. Ils s’opposent à l’extension de la ferme laitière

« On croit rêver. Un tel projet dans un site classé Natura 2 000, c’est un non-sens ! » clame haut et fort Jean-Yves Kermarrec, président de l’AAPPMA Élorn (association de pêcheurs). « Nous demandons la création d’une zone de sécurité sur les 24 km2 du bassin-versant qui alimente le lac du Drennec. Nous ne sommes pas contre les agriculteurs, au contraire, plus il y en a et moins il y a ce genre de projets mortifères sur un territoire. »

Les participants à la manifestation organisée ce dimanche par Vivre dans les Monts d’Arrée, avec le soutien d’Eau et rivières de Bretagne, AAPPMA Élorn, Bretagne vivante, Force 5, le Groupe mammalogique breton et SeauS, a réuni environ 600 personnes dans le calme et la bonne humeur sur le champ de foire de Commana. Avant le rassemblement, à 15 h, un défilé d’une heure a eu lieu dans les rues du bourg.

Une ferme de 400 vaches

« Un projet de cette ampleur, malgré son importance, ne requiert qu’une simple autorisation, ce qui est incroyable, poursuit Jean-Yves Kermarrec. Un peu plus et personne n’aurait été au courant ! ».

Les manifestants demandent l’arrêt du projet d’agrandissement du Gaec Tourmel. L’exploitation de 140 vaches laitières veut passer à 400 vaches,avec construction d’un méthaniseur. Le projet se situe sur le bassin-versant qui alimente le lac du Drennec, réserve d’eau de 350 000 Finistériens, dont les Brestois, qui se remet tout juste d’une interdiction de pêche et de baignade.

Inquiétude pour les nappes phréatiques

Cet agrandissement de la ferme laitière inquiète : « Ce sera une ferme usine dont nous ne voulons pas ! » lance Yves, un habitant de Châteauneuf-du-Faou : « C’est un projet qui ne tient pas debout encore moins dans un tel endroit. Ce modèle agricole toujours plus polluant ne prend pas du tout en compte le bien commun qui est l’eau. Il privilégie l’argent. Nous sommes ici pour dire ça suffit, pensons à nos enfants. »

Le digestat produit par le méthaniseur sera répandu sur les terres environnantes, « et finira inévitablement dans les nappes phréatiques, estime Cécile Bourel du collectif Vivre dans les Monts d’Arrée. Sans compter l’utilisation croissante des pesticides dans les cultures de maïs pour alimenter le méthaniseur. De plus, nous ne sommes pas à l’abri d’un incident majeur qui mettra en péril tout le territoire, et dont les conséquences sont encore imprévisibles pour l’environnement. »

Ouest France

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