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Ehpad de Landerneau. « Ça va très mal »

« Ça va très mal ». Gaëlle Yannic, secrétaire de la section CFDT santé de l’hôpital, a rappelé la persévérance du malaise qui touche le personnel de l’Ehpad an Elorn, hier, au milieu d’une quarantaine de collègues réunis devant le bâtiment DRH du Lavallot.

Un débrayage de deux heures en premier acte (et sans doute pas le dernier) d’un appel à la grève illimitée, lancé vendredi dernier, au lendemain d’un épisode de vive tension à la maison de retraite : « La souffrance des soignants est telle que jeudi dernier (6 juin), en confrontant nos mal-être, on a dit stop. En dix minutes, tout le monde se disait prêt à faire grève ».


Cinq soignants supplémentaires demandés


Leur travail au quotidien, surtout aux moments des soins, des toilettes et des repas, laisse toujours paraître des manques criants de moyens humains : « Il faudrait cinq soignants supplémentaires par jour pour assurer un service convenable aux étages et unités des trois bâtiments de l’Ehpad », estime Gaëlle Yannic. Sans oublier de signaler des effectifs infirmiers et administratifs également sous tension.

Jean-Michel Seymour en convient. Venu à la rencontre des grévistes, le directeur des ressources humaines a rappelé que l’hôpital ne disposait pas du budget nécessaire pour répondre aux revendications. « La problématique de l’Ehpad de Landerneau est une problématique nationale ».


Réévaluation en septembre


Mais plutôt que d’en rester là, sur ce constat d’impuissance locale, le DRH a encouragé les agents à lui apporter « des éléments objectifs pour aller voir les autorités de tarification et demander une réévaluation des moyens ». Comme le conseil départemental qui finance la dépendance.

image: https://www.letelegramme.fr/images/2019/06/14/jean-michel-seymour-drh-a-emis-des-propositions-pour_4632422_540x269p.jpg

Jean-Michel Seymour (DRH) a émis des propositions pour tenter de soulager la tension du personnel de l’Ehpad. Gaëlle Yannic (secrétaire de la CFDT santé) a pris note.

Précisément, une étude GIR (groupes iso-ressources) doit remettre à jour les niveaux de dépendance des résidents de l’Ehpad au mois de septembre. S’ils augmentent - ce qui pourrait être le cas en tenant compte de l’accueil croissant de personnes âgées souffrant de troubles cognitifs -, du financement complémentaire peut parvenir.


Les familles aux côtés des agents


Mais il faudra encore attendre quelques mois. Pas de nature à rassurer André Bodénez, présent vendredi midi aux côtés des grévistes : « Nous avons entendu l’appel au secours des personnels », indique le président du conseil de vie sociale de l’Ehpad, où il représente les familles.

« Il n’y a pas de maltraitance car, malgré le manque de moyens humains, les équipes restent motivées. Notre crainte et celle de nos parents résidents sont plus fortes en été, lorsque des personnels pas aussi qualifiés effectuent les remplacements ». Jean-Michel Seymour a avancé le recrutement de bacs pros sanitaire et social et de formation de jeunes d’autres filières. Le DRH a également révélé le renfort de deux postes soignants, par une création et la transformation d’un poste ouvrier.


La grève se poursuit


Il en faudra cependant davantage pour apaiser les tensions. « Nous ne lâcherons rien tant que nous n’obtiendrons pas satisfaction », a prévenu Claude Le Hir, déléguée CFDT. De fait, la grève se poursuit. Le syndicat lance un nouvel appel au rassemblement, mardi prochain, de 12 h à 14 h, à l’Ehpad et jeudi, à Lavallot

Source : Télégramme



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