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Amiante. Fin du dispositif de préretraite : 250 travailleurs ont débrayé

Navtis, Endel, Damen, Sobec, Snef, Meunier, Neotech, ou encore CCI : les principales entreprises du port ont vu leurs salariés migrer vers le Parc-à-Chaînes, ce vendredi matin. La raison : un méchant bruit, courant depuis quelques semaines, sur une possible suppression de l’Acaata (allocation de cessation anticipée d’activité des travailleurs de l’amiante), ce dispositif permettant aux salariés ayant été exposés à l’amiante de partir en préretraite à partir de 50 ans. Perspective sur laquelle la CGT n’avait obtenu jusqu’alors aucune réponse officielle, si ce n’est une déclaration, lors d’une table ronde, d’une représentante de la Direction générale du travail, indiquant la volonté du gouvernement d’y mettre fin par décision interministérielle.

La confirmation est donc tombée ce jeudi, lors d’une réunion à Brest, entre une délégation syndicale brestoise et le président de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand, accompagné du député Jean-Charles Larsonneur, et de la directrice adjointe de la Directte Bretagne (Direccte regroupe les sites Directions régionales des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi). « La décision d’éteindre l’Acaata est bien prise. Il y a simplement des discussions sur la date de fin du dispositif », résume Olivier Le Pichon, secrétaire de l’union locale CGT.

Demande d’entretien auprès de Muriel Penicaud


Une douche froide, et un « véritable scandale d’État », pour les travailleurs de la réparation navale. Pour eux, le risque zéro demeure illusoire. « Et il n’existera pas plus demain, tant que les navires sur lesquels nous intervenons passeront par des chantiers étrangers où l’amiante est toujours toléré ».

C’est l’autre confirmation de cette entrevue de jeudi : le gouvernement prépare bien une nouvelle norme, concernant les chantiers exposés au risque d’amiante, imposant un repérage avant travaux des éventuels produits toxiques. Norme qui devrait théoriquement, mieux protéger les travailleurs français. « L’intention est louable », commente Romuald L’Hostis, délégué syndical CGT chez Damen. « Mais cela va instaurer une concurrence déloyale avec les chantiers d’Italie, du Portugal ou d’Espagne. Les navires seraient immobilisés plus longtemps dans nos ports, alors que nos délais d’intervention sont justement notre force ».

La CGT demande donc aujourd’hui que le dispositif d’Acaat soit « maintenu pour tous les salariés de France tant que l’amiante sera présente », et que cette nouvelle norme soit « appliquée à tous les pays européens ». En fin de matinée, le cortège est monté porter ces revendications en sous-préfecture. Une demande d’audience, rapide, auprès de la ministre du Travail, a été formulée au sous-préfet de Brest.

Source : Télégramme

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