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Cette école de la Silicon Valley où les écrans sont bannis


En Californie, l’école Waldorf, qui a banni les écrans de ses enseignements, voit affluer en majorité… les enfants de cadres de la Silicon Valley ! Clé de cet engouement : une pédagogie axée sur la relation humaine.
Qu’il est loin le temps où le président Bill Clinton poussait les écoles américaines à s’équiper en écrans et à se convertir à l’ère technologique ! Depuis, de l’autre côté de l’Atlantique, l’utopie d’une éducation 100 % numérique s’est légèrement ternie, abîmée par l’absence d’améliorations incontestables des résultats scolaires et par les propres doutes de ses premiers supporteurs. Steve Jobs, le fondateur d’Apple (décédé en 2011), a lui-même fini par avouer qu’il limitait au maximum l’utilisation des smartphones et des tablettes pour ses enfants. En plein cœur de la Silicon Valley, en Californie, de plus en plus de parents choisissent d’envoyer leur progéniture étudier dans des établissements à l’ancienne, garantis sans écran. Parmi ceux-ci : l’école Waldorf remplace, pour ses 450 élèves (de la maternelle à la terminale), les applications et les algorithmes par… des crayons et du papier. Un comble au royaume de la tech ? Nous avons posé la question à Pierre Laurent, ingénieur en informatique et président du conseil d’administration de l’établissement. Pourquoi bannir les écrans ?
Ils ne sont tout simplement pas très utiles pour l’apprentissage. Les biologistes estiment qu’un être humain dispose de seize sens – les cinq communément admis, plus onze autres, dont l’équilibre et la représentation dans l’espace. Les enfants apprennent en les utilisant, c’est ainsi que leur cerveau peut intégrer de nouvelles données. Les écranspermettent d’écouter, de voir, de faire défiler des images… Mais c’est à peu près tout. C’est extrêmement limité en termes de sens mobilisés ! Et les interfaces des applications sont imaginées pour être le plus intuitives possible, pas pour éduquer le cerveau à fonctionner au maximum de ses capacités.“À partir du CP, ils apprennent à tricoter. Quand vous tricotez, vous suivez sans vous en rendre compte un algorithme…” Pierre Laurent, président du conseil d’administration
Par quoi les remplacez-vous ?
Par la relation humaine, qui est au cœur de l’envie d’apprendre, et par l’utilisation de tous les sens : les plus jeunes vont manipuler le plus d’objets possible, en construire… À partir du CP, ils apprennent à tricoter. Les compétences requises sont bien plus nombreuses que s’ils restaient devant un écran. Elles vont leur être utiles pour apprendre à écrire. Une étude européenne a même démontré que les travaux manuels réalisés dans les petites classes amélioraient les résultats en mathématiques au lycée. Quand vous tricotez, vous suivez sans vous en rendre compte un algorithme. Vous comprenez mieux son fonctionnement ensuite.
Les enfants n’ont donc jamais aucun contact avec un ordinateur ?
Avant la quatrième ou la troisième, c’est trop tôt.

Source : Télérama

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