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Brest. Réforme des retraites : le SOS des fonctionnaires territoriaux

 

Si la CGT est à l’origine de la manifestation de ce mardi, pour s’opposer au projet de réforme des retraites, les drapeaux rouges ont vite été rejoints par les drapeaux bleus, blancs, roses ou violets des autres syndicats. Place de la Liberté, peu avant le départ du cortège, des ouvriers de la métallurgie et des chantiers navals côtoient ainsi quelques femmes venues sonner l’alerte au sujet des conditions de travail au sein de la Fonction publique territoriale. « Nous sommes en majorité des catégories C, c’est-à-dire des employés de base », explique Carole Znamenacek, de l’UNSA Brest Métropole.

 

« Moins de 700 € par mois »

 

Elle s’inquiète du futur mode de calcul des pensions de retraite, qui ne prendrait plus en compte les six derniers mois d’activité, mais l’ensemble de la carrière. « Or il y a au sein de la fonction publique territoriale de nombreuses femmes en temps partiel imposé : les assistantes maternelles, les femmes de ménage, les adjointes techniques des cantines… » Avec peu d’heures de travail hebdomadaire, les salaires sont modestes. Et la pension de retraite encore plus : « Chez nous, des femmes partent à la retraite avec moins de 700 € par mois. Et encore, avec le mode de calcul actuel ».

 

Des primes non prises en compte

 

Le syndicat Sud partage cette crainte, comme l’explique Henri Conan, secrétaire départemental : « Il faut de vrais contrats de travail pour ces femmes et des meilleurs salaires. Des collègues mettent jusqu’à dix ans pour obtenir un temps plein ». La question du salaire des fonctionnaires publiques territoriale est, pour le syndicat Sud, cruciale. Ceux-ci sont peu élevés « parfois moins que le SMIC », mais compensés par des primes, parfois jusqu’à un tiers du salaire de base. « Mais ces primes ne rentrent pas en compte dans le calcul des retraites », déplore Henri Conan. À côté de lui se tient une femme, qui préfère rester anonyme. Ingénieure, elle a calculé l’âge auquel elle pourra prétendre à un départ à la retraite à taux plein : « Pas avant 67 ans. Avec la réforme ce sera quoi ? 70 ans ? Et pourtant, j’ai le statut de fonctionnaire territoriale ».

« La réforme va leur faire mal »

 

Le cortège est désormais lancé, en direction de la gare, puis de la sous-préfecture. La CGT comptabilise 1 500 manifestants, la police 850. Trop peu, pour Olivier Cuzon, de Solidaire Sud. « Mais ce n’est qu’une première étape ». Lui voit dans la stratégie du gouvernement la raison du désintérêt d’une partie de la population : « Le gouvernement brouille les pistes, avec des annonces contradictoires. Si bien que les gens ne savent pas s’ils seront concernés ou non ».

Devant la sous-préfecture, le cortège espère envoyer une délégation à la rencontre d’Ivan Bouchier, sous-préfet. Mais celle-ci n’aura pas lieu. Pour le secrétaire de l’union locale CGT, Olivier Le Pichon, la manifestation est parvenue à son objectif : « La présence des autres syndicats est un signe positif, il y a une bonne base de départ ». Les habitués des manifestations, venus des chantiers navals, sont les plus visibles et les plus revendicatifs. Olivier Pichon reste conscient de la détresse des fonctionnaires territoriaux. « La réforme va leur faire mal ».

Certains fonctionnaires territoriaux peuvent avoir 80 contrats en 10 ans.
Source : Télégramme

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