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Assistantes maternelles. Elles refusent d’être « fichées »

Une grosse trentaine d’assistantes maternelles, soutenues par quelques Gilets jaunes, s’est rassemblée place de Strasbourg, ce samedi matin, avant de défiler jusqu’à la rue de Siam. Elles entendaient sensibiliser l’opinion contre l’article 49 du Projet de loi de financement de la Sécurité sociale.

Cet article prévoit que les assistantes maternelles et les structures d’accueil de jeunes enfants, déclarent « au fil de l’eau » leurs disponibilités d’accueil, notamment pour favoriser « la réponse aux besoins d’accueil ponctuels des parents, qui peuvent être cruciaux dans des démarches d’entrée en formation ou de recherche d’emploi ». L’ensemble de ces informations, dont des coordonnées personnelles, seraient centralisées sur le site d’information www.mon-enfant.fr et visibles de tous. En cas de refus de se plier à cette règle, les assistantes maternelles pourraient perdre leur agrément.


« Pas de données personnelles »


« Il n’y a aucune raison d’être fichées de cette façon », dénonce Anne Créac’h, l’une des Gilets roses brestoises. « Aujourd’hui, certaines assistantes maternelles mettent déjà leurs disponibilités sur des sites. Mais c’est leur choix, et elles ne mettent pas leurs données personnelles. Comment vont faire celles qui sont femmes de militaires, de policiers ou gendarmes et dont le mari ne peut se permettre de dévoiler ainsi son adresse personnelle car il occupe un poste exposé ? ».

Au-delà de ce « fichage » qu’elles dénoncent, les Gilets roses redoutent d’être exposées à une nouvelle forme de pression, pour accueillir toujours davantage d’enfants. « On peut afficher complet avec quatre enfants dans la semaine, mais peut-être n’en avoir que deux le mercredi. Il faudrait qu’on prenne en charge deux autres enfants cette journée-là ? Mais on travaille déjà souvent plus de cinquante heures par semaine et avoir une journée un peu moins chargée nous permet justement de souffler un peu, de nous ressourcer ».


Vote mardi


Alertés par les Gilets roses, des députés bretons, Didier Le Gac ou Marc Le Fur, ont proposé des amendements pour assouplir le dispositif. En vain, pour l’heure, alors que le texte doit être voté par l’Assemblée nationale mardi prochain. Mais les Gilets roses brestoises ne désarment pas, malgré une mobilisation relativement faible ce samedi. « Les assistantes maternelles travaillent seules, chez elles. C’est compliqué de les mobiliser. Mais si le texte passe en première lecture, nous n’allons pas lâcher les sénateurs. Et continuer d’alerter l’opinion. Car ce fichage est choquant et pourrait, demain, être imposé à d’autres métiers que le nôtre ».

Source : Télégramme

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