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Éoliennes : ces débats décisifs trop souvent escamotés

Pour ou contre les éoliennes : le débat autour du projet de parc éolien dans la baie de Saint-Brieuc est souvent présenté sous cette fausse idée. Et il se trouve des citoyens de bonne foi qui, partisans d’une réorientation de la politique énergétique du pays au profit des énergies renouvelables et au détriment des énergies fossiles ou de l’énergie nucléaire, soutiennent le projet d’installation de ces 62 éoliennes géantes de 205 mètres, qui doivent être construites dans la baie de Saint-Brieuc, au terme de la concession accordée pour 40 ans par l’État à la société Ailes marines, filiale du géant espagnol Iberdrola.

Si tel était le débat, le choix relèverait effectivement du simple bon sens. Alors que la planète est sous urgence climatique absolue, il est plus que temps d’accélérer la transition énergétique. Et donc, parmi d’autres solutions, de privilégier l’énergie éolienne.

On n’est pourtant pas obligé d’être naïf, car le débat que soulève le projet de parc éolien dans la baie de Saint-Brieuc est en réalité pollué par un fait majeur qui modifie radicalement la donne : il s’agit d’un projet de prédation, très révélateur de l’accélération des privatisations, qui démantèlent jusqu’aux services publics et offrent aux appétits privés les biens communs. 

À ne pas prendre en compte les ravages que peuvent causer les avancées de plus en plus spectaculaires de ce capitalisme prédateur, on risque d’amener les combats écologiques les plus légitimes vers des impasses. Comme si des acteurs majeurs de ce capitalisme néolibéral, à l’image d’Iberdrola, pouvaient être présentés comme des acteurs… de la transition énergétique et de l’urgence climatique. Alors qu’à l’inverse, c’est ce capitalisme financiarisé qui pousse la planète vers la catastrophe…

Manifestation des pêcheurs, le 7 mai 2021. Manifestation des pêcheurs, le 7 mai 2021.

Il faut donc remettre le débat sur pied : s’il y a un danger qui l’emporte sur tous les autres, c’est que nos sociétés ont versé dans un capitalisme prédateur, qui fait du social une variable d’ajustement, et qui contribue à saccager l’environnement, en n’ayant qu’une seule logique, celle du profit maximum. Ce capitalisme financiarisé, je me suis appliqué à en présenter l’infernale mécanique dans mon dernier ouvrage Prédations (Éditions La Découverte) paru voici un an. L’un de ses ressorts, ce sont les privatisations qui, en France, se sont progressivement accélérées et ont conduit à une marchandisation généralisée, y compris des secteurs qui échappaient jusque-là aux logiques de l’argent : privatisation progressive de la santé et de la Sécurité sociale, de l’enseignement supérieur, jusqu’à des services de l’État...

Pour comprendre le véritable enjeu du débat autour du parc éolien dans la baie de Saint-Brieuc, il faut donc avoir à l’esprit les caractéristiques de ces privatisations qui ont submergé la France et perverti jusqu’à son modèle social.

Première caractéristique – et premier gravissime danger induit par ces nouvelles privatisations : elles soumettent désormais à la logique du profit maximum jusqu’aux services publics, construits pour beaucoup d’entre eux à la Libération, pour garantir aux citoyens l’égalité d’accès à des services décisifs à la vie sociale. On sait les ravages que cette vague de privatisations a suscités en France, car face à ce capitalisme boulimique, tout y est passé : le service public du téléphone (porté par France Telecom), puis celui de l’électricité (EDF), puis celui du gaz (GDF). Et ceux du transports ferroviaire ou le service public de La Poste sont en voie de connaître le même processus, sous le prétexte de la dérèglementation européenne.

Deuxième caractéristique : ces nouvelles privatisations ont souvent eu pour effet d’offrir aux vainqueurs des appels d’offres des rentes financières aussi exorbitantes que scandaleuses. Le cas le plus célèbre est celui de la rente autoroutière. Voici bientôt un an, un rapport du Sénat en a donné un aperçu en donnant un chiffrage des dividendes insensés que se sont partagés les actionnaires des sociétés concessionnaires d’autoroutes (SCA), depuis leur privatisation en 2006. Pour mémoire, voici ce chiffrage que j’avais évoqué à l’époque dans une enquête dans Mediapart :

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De 2006 à 2019, les actionnaires des trois principales sociétés autoroutières se sont ainsi servi la somme mirobolante de 24,3 milliards d’euros. Et le Sénat a cherché à savoir à combien cette somme serait portée si les dividendes étaient distribués au même rythme jusqu’à la fin des concessions : les actionnaires des trois principales sociétés concessionnaires d’autoroutes pourraient se servir environ 69,5 milliards d’euros de dividendes sur la période des concessions, soit de 2006 à 2035 ou 2036 – 69,5 milliards qui sont à comparer aux 14,7 milliards d’acquisition. À l’aune de ces chiffres, on comprend pourquoi il n’y a rien d’excessif à user du terme de pillage. Sur le dos des automobilistes...

Or, on sait qu’après la rente autoroutière, il y a eu ensuite la rente aéroportuaire, l’État permettant aux acquéreurs des sociétés de gestion des aéroports de Toulouse, Nice et Lyon de faire des culbutes financières insensées. Dans le seul cas de l’aéroport de Toulouse-Blagnac, j’ai apporté la preuve des mensonges proférés par Emmanuel Macron lors de cette privatisation, mais j’ai aussi apporté de nombreuses preuves du pillage auquel s’est livré l’investisseur chinois, qui a d’abord ponctionné les réserves financières de l’entreprise mises en réserve pour les investissements futurs, avant de chercher à revendre sa participation pour 500 millions d’euros, alors qu’il l’avait acquise quatre ans plus tôt pour 308 millions d’euros. Et les privatisations des aéroports de Nice et de Lyon ont donné lieu aux mêmes dérives spéculatives, chroniquées par Mediapart.

Troisième dérive : ces privatisations ont donné matière, le plus souvent, à un affairisme débridé.

Quatrième dérive : le trait commun de toutes ces opérations est d’avoir été conduites dans une logique financière, au mépris des logiques sociales, humaines ou environnementales.

Or, tout est là ! Si l’on observe le projet de parc éolien, il présente exactement les mêmes caractéristiques : cette privatisation est semblable à toutes celles que je viens de passer en revue. Car c’est bien le premier point sur lequel il faut se mettre d’accord : il s’agit bel et bien d’une privatisation. Pour être exact, c’est même une double privatisation. Primo, c’est une opération qui vise à accentuer la dérégulation du service public de l’électricité, en cassant le monopole dont EDF a longtemps bénéficié, qui était la garantie de l’égalité d’accès des citoyens à ce service public. Et à cette première privatisation s’en ajoute une seconde, celle de l’espace public maritime, qui devrait être un bien commun inaliénable. Ce que j'avais résumé par ce titre de ma première enquête : « Éoliennes en baie de Saint-Brieuc : et maintenant, c’est la mer qu’ils veulent privatiser ».

Là est l’une des très grandes hypocrisies du débat autour des éoliennes. Certains voudraient faire croire qu’il s’agit d’une controverse portant seulement sur la politique énergétique (énergie renouvelable versus énergie polluante, etc), et faire oublier qu’il s’agit d’un projet qui vise à démanteler le service public au profit de groupes dont la seule logique est le profit.

Au titre des hypocrisies, on pourrait ainsi citer celles de Yannick Jadot, qui est venu à Rennes lundi 6 septembre et qui, selon Le Télégramme, a apporté son soutien au projet des éoliennes dans la baie de Saint-Brieuc, même si c’est avec des formules alambiquées : « Il faut aller vers l’éolien et aussi vers l’éolien offshore. Quelle que soit l’énergie, il y a une pollution. Le parc de Saint-Brieuc doit faire l’objet de discussions. Il faut prendre toutes les précautions possibles afin qu’il fasse l’objet d’un consensus plus large. Mais il est important que la Bretagne et la France développent l’éolien offshore. Cela crée des milliers d’emplois, cela permet l’indépendance énergétique. Nous avons un retard considérable à rattraper. »

Du service public, le candidat à la primaire écologiste n’a donc pas soufflé mot. Et par surcroît, il a voulu faire croire que de tels projets pouvaient créer « des milliers d’emplois », alors que, s’il y a bien un consensus dans les Côtes-d’Armor, c’est qu’Iberdrola a berné l’opinion sur des emplois… qui n’ont finalement jamais été créés.

Au titre des hypocrisies, on pourrait encore citer les dirigeants socialistes qui défendent désormais les services publics, et assurent que sur ce point, on ne les reprendra plus, comme sous François Hollande, à prôner leur privatisation. Voilà quelque temps, on a même vu le PS être à la manœuvre pour proposer un référendum contre la privatisation d’Aéroports de Paris, dans le but de « garantir le caractère public » de ces infrastructures. Ce qui n’empêche pas le président socialiste de la région Bretagne de défendre le projet de privatisation d’une partie du domaine public maritime au profit du groupe espagnol Iberdrola.

Pour preuve qu’il s’agit bel et bien d’une privatisation du secteur public, dont EDF était autrefois le garant, il y a encore un autre indice, mi-comique, mi-consternant. On se souvient en effet que la concession de ce parc éolien a été accordé de manière irrégulière à Ailes marines puisqu’il était arrivé second de l’appel d’offres en 2011, derrière la société Éolien maritime France, contrôlée à 50 % par EDF. C’est ce qui a conduit le Comité des pêcheurs à déposer une plainte auprès du parquet national financier (PNF) des chefs de « recel de favoritisme ». C’est donc EDF qui aurait dû remporter la concession, et sa candidature a fait l’objet d’un « rejet illégal », selon le constat ravageur du Conseil d’État.

Or, quel argument le gouvernement de l’époque a-t-il avancé pour justifier le viol de la procédure d’appel d’offres au détriment d’EDF ? C’est rappelé dans la plainte devant le PNF : « Les ministres ont noté que la candidature d’Éolien maritime France devait être rejetée au motif qu’il fallait “répartir l’effort industriel sur plusieurs candidats afin de privilégier une répartition des risques sur plusieurs opérateurs […] et de minimiser les risques d’exécution du programme d’ensemble”. Cette condition n’avait pourtant pas été prévue dans le cahier des charges. » Dit autrement, il fallait sortir de la situation de monopole dont bénéficiait jusque-là EDF, et qui garantissait l’égalité d’accès des citoyens au service public de l’électricité.

Et de ce viol de l’appel d’offres qui permet à Iberdrola d’être à la pointe de la dérégulation du marché de l’électricité et du démantèlement du service public, que pense l’écologiste Yannick Jadot ou le président socialiste de la région Bretagne ? On serait intéressé à le savoir.

Car de deux choses l’une. Soit les pêcheurs des Côtes-d’Armor ont raison d’avoir déposé cette plainte contre un éventuel délit de favoritisme – comme ils ont porté plainte pour une violation de la Charte de l’environnement ; et, dans cette hypothèse, les dirigeants écologistes et socialistes devraient tout faire pour les soutenir. Soit ils considèrent que la violation de l’appel d’offres, qui a apporté ce projet contre toute attente à Iberdrola, serait chose mineure ; et, dans cette hypothèse, les mêmes devraient avoir la franchise de le dire sans détour, au lieu d’évoquer la nécessité d’un « consensus plus large », dont personne ne comprend ce qu’il pourrait bien être.

Il faut d’autant moins être naïf que des groupes comme Iberdrola ne sont pas les seuls à avoir lorgné avec convoitise sur le développement des éoliennes. Depuis de longues années, de nombreux milliardaires français ont aussi compris qu’il s’agissait d’un investissement très juteux et, le plus souvent via leur « family office », ont pris pied sur ce marché. Pour le vérifier, il suffit de consulter la presse financière spécialisée, où l’on trouve à foison des histoires d’investissements spéculatifs conduits par ces « family office » dans l’éolien, sur terre ou sur mer, par exemple ici , , ou encore là. Il est donc difficile de défendre le développement des éoliennes sans prendre en compte l’économie si particulière qui a pris forme autour de ce nouvel eldorado financier.

Un autre trait commun entre cette privatisation, et toutes les autres qui ont bousculé le modèle français, c’est que, cette fois encore, le bénéficiaire de la concession va profiter d’un gain financier exorbitant que rien ne justifie. Après la rente autoroutière, puis la rente aéroportuaire, voici en effet la rente maritime !

Dès la première enquête de Mediapart, j’ai pointé cette rente scandaleuse offerte par Emmanuel Macron au groupe Iberdrola. Les travaux à la charge de la firme espagnole pour construire le parc éolien sont en effet évalués à 2,3 milliards d’euros, tandis que les tarifs de rachat de l’électricité qui lui sont concédés lui garantissent, quoi qu’il arrive, des recettes avoisinant au moins 4,7 milliards d’euros. Autrement dit, Iberdrola a reçu l’assurance de l’État de pouvoir réaliser un bénéfice net d’au moins 2,5 milliards d’euros, quels que soient les fluctuations du marché. Autrement dit, nous sommes là dans un capitalisme qui n’a rien de libéral. Il s’agit bel et bien d’un capitalisme prédateur.

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Et si cette rente est possible, c’est qu’Emmanuel Macron a accordé à Iberdrola un prix de rachat de l’électricité hors norme. Le tableau ci-contre établit que, de tous les parcs éoliens offshore comparables, celui de la baie de Saint Brieuc est celui qui profite du tarif de rachat le plus élevé. CQFD ! C’est bel et bien une rente puisqu’il s’agit d’un tarif administré, garanti pour les 20 ans de la concession.

Du caractère prédateur de ce capitalisme, il y a d’ailleurs de nombreuses autres illustrations, tristement fournies par ce projet de parc éolien, qui organisent un saccage préoccupant de la flore et de la faune si riches de la baie de Saint-Brieuc, comme l’a si bien documenté l’association de défense de l’environnement Gardez les caps.

Cette privatisation partielle de la baie de Saint-Brieuc au profit du très sulfureux groupe espagnol Iberdrola soulève donc de très nombreuses questions économiques, sociales, environnementales que ces dignitaires socialistes et écologistes seraient mieux avisés de regarder en face, plutôt que de louvoyer. Mais au-delà, elle pose aussi une question démocratique majeure, qui est tout aussi souvent occultée : qui décide ? et de quel droit ?

Dans mon livre Prédations, je m’arrête longuement sur le débat autour du rôle de l’État. Car, comme dans un choc en retour, certains citoyens, légitimement effrayés par les ravages des privatisations, peuvent penser qu’il faut défendre la propriété de l’État contre cette extension sans fin du privé et le système de marchandisation généralisée qu’il induit. Or, à l’évidence, cette opposition entre la propriété publique et la propriété privée – sur laquelle la gauche a fondé ses principaux combats pendant des lustres – est une fausse idée. Car le capitalisme d’État se comporte, en vérité, aussi mal que le capitalisme privé.

Les ravages des privatisations invitent donc non pas à un retour à la propriété publique, mais bien plutôt à inventer un monde nouveau, régi par une autre logique, celle des biens communs. Et, dans cette nouvelle approche, économique et démocratique, on se prend à rêver d’un monde qui assurerait la protection des biens communs, lesquels seraient inviolables, inaliénables, inspéculables, à commencer par les biens communs les plus essentiels de tous, comme l’air et l’eau. Et donc aussi la mer.

Il ne faut donc pas aborder le débat sur les éoliennes par le petit bout de la lorgnette. Il faut le replacer dans un cadre plus général : dans l’hyper-capitalisme dans lequel la France a versé, le propriétarisme se fait envahissant et cherche à s’insinuer dans tous les espaces publics qui ne sont pas encore gangrenés par la logique du profit, et régis par d’autres règles, celles du service public (égalité d’accès, péréquation des tarifs…), celles de la solidarité (protection sociale…) ou celles du mouvement coopératif ou mutualiste.

Dans ce nouveau capitalisme, plus aucune limite : tout doit lui être assujetti, y compris les biens communs essentiels à la vie. On assiste dès lors à une extension spectaculaire du droit de propriété.

C’est cette spirale sans fin qu’il faut briser – et il serait triste que le débat de la primaire écologiste puis le débat de la campagne présidentielle ne l’aborde pas : il y a une urgence à répondre à une double aspiration – une aspiration à renouveler le débat sur la propriété, à le dépasser, en consacrant l’existence de biens communs inaliénables ; et une aspiration à trouver de nouvelles modalités de gestion démocratiques qui fassent que ces biens communs soient administrés par les citoyens eux-mêmes.

Des éoliennes dans une terre agricole à Mauloup en Beauce, en juillet 2021. © Photo Jean-François Monier / AFP Des éoliennes dans une terre agricole à Mauloup en Beauce, en juillet 2021. © Photo Jean-François Monier / AFP

C’est précisément à cette réflexion qu’invite le débat autour des éoliennes de la baie de Saint-Brieuc. Car le moins que l’on puisse dire, c’est que les pêcheurs de la baie se sont montrés responsables. Pour ne pas épuiser les ressources disponibles, et notamment les gisements de coquilles Saint-Jacques, pour permettre l’exploitation responsable et durable des stocks, la profession a accepté depuis 1960 un encadrement strict de la pêche, avec un octroi limité de licences de pêche et des temps de pêche eux-mêmes très bornés, avec une interdiction totale de la pêche pendant les périodes de reproduction, de la mi-mai à début octobre.

Alors, il est révoltant de constater qu’une profession se montrant aussi responsable soit subitement chassée de l’une de ses zones de pêche, au profit de puissants intérêts financiers. Et qu’elle n’ait pas voix au chapitre, pas plus que les riverains ou les associations de défense de l’environnement.

Du même coup, on en vient à se demander pourquoi certains leaders écologistes ou socialistes appuient ce projet de parc éolien, en faisant mine d’oublier qu’il est l’une des multiples offensives contre le service public conduites par la finance ; et pourquoi les mêmes omettent de s’indigner de l’autoritarisme dont fait preuve la puissance publique, allant jusqu’à dépêcher la marine nationale contre les pêcheurs, pour imposer un projet sulfureux et contesté.

C’est le grand intérêt du débat autour des éoliennes de la baie de Saint-Brieuc : il invite à un premier débat sur le capitalisme prédateur qui saccage en France les services publics et ne connaît plus aucune borne dans sa volonté d’appropriation des biens publics ; et il invite à un second débat, tout aussi urgent, sur la gouvernance démocratique qui devrait permettre aux citoyens de n’être pas dépossédés des biens communs et de les administrer eux-mêmes. 

Un double débat qui concerne la baie de Saint-Brieuc, mais qui mériterait tout autant de constituer un enjeu de la présidentielle : comment aller au-delà de la propriété ? Et comment refonder la démocratie ?

 

Source: Médiapart

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