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Quimper-Gilets jaunes. 500 pour l’acte 6, et une première (LT.fr-23/12/18-7h40)

Près de 300 manifestants sont descendus à pied de Penvillers, rejoints par 150 autres sur la place de la Résistance.

 

 

La mobilisation a finalement été assez bonne ce samedi pour l’acte 6 des Gilets jaunes à Quimper. Certes, l’appel était départemental, mais près de 500 personnes étaient présentes pour une manifestation qui s’est déroulée dans le calme et qui a connu une première.

Si l’on compare à la semaine dernière, c’est une vraie progression. L’acte 5 n’avait en effet mobilisé « que » 300 personnes. Mais si l’on se réfère aux mobilisations précédentes, difficile de ne pas évoquer un essoufflement dans la préfecture du Finistère. Surtout pour un rendez-vous départemental. Il y avait 2 000 Gilets jaunes pour l’acte 4, 800 pour le 3, 600 pour le 2 et 3 000 pour le premier.

 

Franck, l’un des organisateurs qui ne ménage pas sa peine depuis des semaines pour animer les Gilets jaunes quimpérois, se disait d’ailleurs très content de cette mobilisation. « Malheureusement, des gens venus de Brest et Quéménéven en bus ou à moto ont été bloqués sur la route, assure-t-il. Tout s’est déroulé pacifiquement, c’est l’essentiel. On va laisser passer les fêtes et après ça va repartir. Et puis on a réussi à mettre un discours en place, c’est important ».

Une assemblée citoyenne pendant la manifestation

C’est en effet là le vrai changement par rapport aux épisodes précédents. Alors que le cortège se disloquait jusqu’à présent après le désormais traditionnel face-à-face avec les forces de l’ordre, qui bloquaient d’ailleurs une nouvelle fois l’accès à la préfecture, cette fois-ci les Gilets jaunes se sont rassemblés en nombre devant l’ancien office de tourisme pour une assemblée citoyenne, avec la lecture d’un texte commun de revendications.

 

Une première à Quimper, opérée après une minute de silence en hommage aux personnes décédées depuis le début du mouvement. Au nom de tous, Gilbert Macrez a demandé des mesures concrètes, listant le fruit de dix jours de réflexion. Et invitant chacun à remplir le cahier. « Vos expériences vont enrichir le groupe, a-t-il assuré. La France endormie s’est réveillée et se révolte aujourd’hui. Les alternatives que l’on nous propose ne sont que des miettes de pain. Nous voulons reprendre en main notre destin ».


Des taxes plus équitables au système de santé

Le représentant a ensuite égrené les thématiques des revendications, qui vaudront propositions dans quelques semaines : un système de taxes plus équitables, une TVA pour les produits de première nécessité, un accompagnement solidaire des personnes en détresse sociale, des actions de solidarité humaine, une politique écologique de développement durable, une refonte du système de protection sociale, une révision des dépenses de représentativité de l’État, un système de santé plus performant et plus équilibré…

« Ce n’est que le commencement. Il y a la trêve de Noël, plein de gens sont partis dans leur famille, mais ça ne s’essouffle pas » assure Daniel. Même discours chez Evelyne, ancienne contremaître qui touche 1 150 € de retraite par mois. « Ça reviendra sans doute en nombre après les fêtes. C’est une augmentation du Smic qu’il faut, ce sont les petites gens qui ont besoin de quelque chose. Et il n’y a rien de fait pour les retraités. Ils n’ont qu’à plafonner les retraites, il y en a qui gagnent tellement ». Près d’elle, sa mère, 87 ans, présente à toutes les manifestations. « Je suis là pour mes enfants, mes petits enfants, mes arrières petits enfants, explique Rosalie. S’il y en a une autre en janvier, je reviendrai ».

« Il n’est pas avec le peuple »

Annie et Yann Youen, retraités vivant près de Plogonnec, s’avouaient, eux, un peu déçus de la mobilisation. « Même si nous ne sommes pas étonnés, ce sont les vacances. Mais ça va repartir en janvier. Le Président a fait un geste, mais ce n’est pas vraiment sincère, il n’est pas avec le peuple. Nous appelons au référendum d’initiative citoyenne, et à la surveillance de la classe politique. La cour des comptes doit avoir un pouvoir de sanction sur toute la gabegie ».

 

Le Président Macron n’a pas été le moins épargné ce samedi.

Le face-à-face entre manifestants et forces de l’ordre n’a pas débordé.

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