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De la sémiologie.

Cette image de la honte : En ces temps de « Révolution citoyenne » face, un pouvoir à bout de souffle et de système, cet article du « Parisien » est une forme de « darkvador idéologique ». Ici, on viole les esprits en passant directement par les yeux en contournant les neurones… L’objet de l’article est de démontrer la « violence idéologique » de la photo, pas plus.

L’objet de l’article : l’article du journal a juste comme objet de « démontrer » en utilisant des mots écrits dans des tweets, la concordance des « extrêmes » entre « forces brunes » et « forces rouges », bref, Mélenchon = Le Pen… tellement simple et tellement usé par tous les pouvoirs depuis Doriot (cherchez, lisez).

En oubliant la matrice historique qui démontre que dans les années 30 de la crise de la mondialisation de 1929, ce sont les forces du Capital qui ont promu l’élection de Hitler et qu’en France la bourgeoisie préféra « Hitler au « Front Populaire »… expliquant pour beaucoup la défaite de 1940…

Une fois synthétisée cette analyse de l’article revenons sur l’analyse de l’image… appelé « sémiologie ».

La sémiologie : J’ai eu la chance dans mes études universitaires de suivre une année de cours en sémiologie. On apprends de fait à décoder l’image comme Rabelais décodait les textes : « casser l’os pour trouver la moelle »… Si l’on lit le dictionnaire la sémiologie est définie ainsi : « la sémiologie ou séméiologie (du grec ancien σημεῖον, « signe », et λόγος, « parole, discours, étude ») est l’étude des signes linguistiques à la fois verbaux ou non verbaux. » [1] La sémiologie est donc l’étude du langage, le décodages des mots et des expressions. Il est précisé : « « L’homme descend davantage du signe que du singe : il tient son humanité d’un certain régime symbolique ou signifiant. » [2]

Une fois posée ces principes, décodons la photo, dont on peut par principe poser le fait qu’une autre photo renvoyant au même article aurait pu être posée pour « imager » le contenu. Il y a donc dans ce choix de photo un choix rédactionnel que je dénonce comme de nature politique et que seuls des « agents avertis » de la signification de la sémiologie peuvent « lire »…

L’égalité d’apparence : En apparence, la photo traite de la même manière les deux protagonistes. Ils sont présentés sur des fonds de couleurs identiques (gris). De même, les photos sont pacifiques et peuvent rassurer tout citoyen méfiant des « extrêmes »… qu’ici, pour une fois, le Parisien présente de manière apaisée…Cependant, comme toujours, dans le mouvement des apparences, c’est dans le détail de l’analyse que se cache l’idéologie…

L’inégalité de position : Il faut regarder avec attention, mais déjà la position de Mélenchon est inférieure à celle de Le Pen. Cela se voit en regardant la ligne des épaules. La photo construit donc une infériorité physique, avant même de commencer à lire l’article. Rappelons ici que les logiques politiques qui s’appuyaient sur les différences physiques pour justifier des politiques étaient les nazis. On a ici les mêmes principes appliqués avec « finesse ». Les médias construisent une domination physique visuelle, support structurant, conduisant à l’argumentaire politique.

L’Inégalité du regard : Alors, il faut rentrer dans les détails de l’image pour formaliser et comprendre l’image et sa signification politique…

  • Marine le Pen est présenté avec le regard droit, fixé sur l’Horizon de l’avenir à construire ou à reconstruire… (le projet), type « force tranquille ». On sent de fait, la détermination de l’objectif et la certitude d’y parvenir.
  • Mélenchon, dont pourtant l’on connait la franchise, ses colères et les interventions révolutionnaires, est présenté avec un « regard fuyant ». Pire, ses yeux sont inclinés de manière docile, vers le visage de Le Pen …dans une œillade de « subordination sensuelle… »

La signification politique de l’image : Dans le cadre de la politique de « jonction » idéologique et politique « Rouge brun », dont la « révolte des gilets jaunes » sont le support des apparences (extrême droite-extrême gauche), il s’agit d’ouvrir la possibilité d’une politique en rupture des apparences, en privilégiant le « brun sur le rouge ». De fait, le Capitalisme, comme dans les années 30 en Allemagne, en tant que système, est favorable à dégager Macron, du moment que c’est Le Pen, car garantissant le maintien du capitalisme.

Ce n’est pas Mélenchon, inaccessible à ces inepties idéologiques, qui est visé, mais inciter ses électeurs à miser sur Le Pen pour virer Macron. Finalement « Le Pen » n’est plus alors présentée comme porteuse de « choix de société », mais juste le moyen, l’outil « neutre » et le plus rapide, permettant de virer le plus efficacement possible Macron, avec le soutien passif du Patronat (« mieux vaut Hitler que le Front populaire »).

La photo retenue de Mélenchon, le montre avec un regard incliné vers Le Pen, comme dans une œillade tendre et respectueuse, visant à dévoiler son lien de subordination supposé à Le Pen.

Derrière l’image, est donc suggéré le fait que le programme Mélenchon lorgne (ou rejoint) le projet de Le Pen, supposant de fait que le projet politique de Le Pen est supérieur au projet politique des insoumis…puisque Le Pen regarde l’horizon (l’avenir) et l’autre la regarde elle…prenant ainsi, dans l’image, vu que les programmes sont supposés proches, la place du chef…

LAMENTABLE : Il est absolument lamentable de voir comment les médias utilisent tous les artifices, y compris visuels, pour chercher à matérialiser par le vote, une simple représentation idéologique construite de toute pièce et qui n’a comme fonction que de faire passer les choix du Capital, et ce quel que soit l’hôte de l’Elysée…

La démonstration inversée : La thèse de la proximité de Le Pen et de Mélenchon est la thèse dominante, mais il existe aussi une autre thèse, jamais montrée par les médias, c’est celle de la proximité politique entre « Le Pen et Macron », Macron, banquier de son état, analysé et perçu comme le dernier défenseur démocratique du « tout marchandise ». « Le Pen » devenant le dernier recours du capitalisme tout court. Et après tout cette thèse, au vu de l’absurdité de la précédente est de ce fait, tout autant valable (pour ne pas dire plus) et portée par des militants authentiques comme le montre l’image suivante cherchant à visualiser cette logique.

L’analyse sémantique : Là encore l’analyse de l’image est essentielle pour décoder l’idéologie sous-jacente. Le fonds de l’image est identique, les visages sont de face, les regards droits en face du « citoyen lecteur », les épaules au même niveau. Aucune domination physique d’apparence…Aucune subversion de l’image, permettant de poser la question de fonds indiquée : « Les deux visages du fascisme financier », présentée comme une assertion [3].

La violence du titre nécessite démonstration : Il ne s’agit pas ici comme je l’ai dit au début d’aborder cette question, de démontrer que le capitalisme en tant que tel est un « fascisme financier », y compris s’il me serait facile de démontrer en graphique, la réalité de cette thèse, mais une fois de plus ce n’est pas l’objet de cet article. La question est de nature sémiologique.

Dés lors que les images sont égales, le partisan de la thèse ici énoncée, est dans l’obligation de démontrer, de manière économique, par des données chiffrées, des évolutions, des comparaisons, faisant appel à des chiffres l’intitulé de sa thèse. L’image utilisée est « neutre ». Elle ne mets aucun des protagonistes dans une situation d’infériorité subliminale. Là est l’essentiel.

La question du titre : Si d’un côté le titre est : « Y a-t-il vraiment des convergences entre R.N et L.F.I » qui induit de fait la réponse, avec une inclinaison, vu la photo pour le « oui » avec la domination du F.N sur L.F.I, appelant de fait de manière subliminale à se rallier à la dame.

A contrario, la deuxième thèse ne pose pas la question du type « référendum gaullien », mais affirme un point de vu… moins hypocrite…

Je vous laisse réfléchir à cette analyse sémiologique, en rajoutant les éléments suivants….

Les années 30 ? Dans les années 30, suite à la crise du capitalisme mondialisé de 1929, la Bourgeoisie allemande a déjà choisi Hitler, contre les communistes. Voilà l’un des points communs avec les années 30.

La Bourgeoisie ne veut pas perdre à nouveau tout ce qu’elle a regagné avec les Sarkozy, Hollande et Macron… et elle est prête à aller jusqu’à la « guerre totale » pour conserver ces privilèges de « prédateurs sociaux et environnementaux… »

La faiblesse du pouvoir : Il ne faut pas s’arrêter au seul mouvement médiatique... L’idéologie médiatique développée est un révélateur de la profondeur de la crise politique actuelle. Le gouvernement n’a aucune réponse politique réelle visant à répondre aux doléances d’un peuple dont l’Histoire est celle des révolutions (1789, 1830, 1848, 1871, 1944) et dont les « gilets jaunes » écrivent une nouvelle page.

La tentative médiatique de l’idéologie « rouge-brun » est un révélateur de cette crise. Et comme toujours, « le Capital en Crise » est prêt à jouer la carte de « l’extrême droite » pour conserver leur pouvoir sur l’ensemble de la société.

Manipulations et propagandes : Ce qui est pernicieux dans cette affaire de l’article du journal Le Parisien, n’est point tant le point de vue, mais que celui-ci ne s’exprime pas de manière claire, mais de manière cachée, dans la « manipulation d’images », dont l’objet est de frapper de manière subliminale et non de provoquer le débat de l’Agora Grecque.

De ce fait, le journal Le Parisien démontre ici non son souci d’informer mais de produire de la propagande dans le seul but de reproduire le système dominant, le capitalisme, qui lorsqu’il est en crise profonde, est toujours capable pour se reproduire de… pactiser avec le fascisme. J’attends avec délectation que l’on me contredise…

Le 12 Janvier 2019, Fabrice

 

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