Urgences. Les médecins rejoignent le mouvement -par Lannig STERVINOU (LT.fr-21/06/19-17h24)

Le personnel des urgences du centre hospitalier de Cornouaille a opéré un débrayage ce vendredi, en début d’après-midi.

 

Manque de bras, de lits et de moyens, le personnel paramédical des urgences de Quimper était à nouveau mobilisé, ce vendredi, pour protester contre la situation déplorable dans laquelle se trouve leur service. Pour la première fois, les médecins ont rejoint la manifestation.

 

« Les médecins du service, en majorité, rejoignent le mouvement national avec une partie de revendications locales comme l’absence de fermetures de lits pour l’été, une augmentation du nombre des personnels paramédicaux de jour et de nuit, une amélioration des conditions de travail et le remplacement du matériel défectueux », annonce un médecin urgentiste du centre hospitalier de Cornouaille, qui a tenu à garder l’anonymat. Jeudi, ils étaient réunis afin de lister, pour la direction, leurs besoins en personnel et en matériel pour l’été. En effet, comme dans n’importe quelle entreprise, des roulements de vacances ont été établis, pour les médecins, les infirmières. Les soignants seront donc présents, mais en effectifs réduits, des lits seront fermés, comme chaque été.

 

« Des conditions décentes »

Un autre médecin réagit : « Nous ne revendiquons pas du tout d’augmentation de salaire. Je ne veux pas entendre après, “les médecins, ils sont assez payés et ils demandent encore plus”. Ce n’est pas du tout ça. Ce qui est le plus important pour nous, c’est de pouvoir exercer notre métier en ayant le temps de voir les malades dans des conditions décentes ». Cet afflux important est lié en partie à la présence de patients qui n’exigent pas forcément un passage aux urgences, en raison notamment d’une surcharge de la médecine de ville. Sur une moyenne de 150 passages par jour aux urgences du centre hospitalier de Cornouaille, trente personnes seraient hospitalisées et seuls cinq patients présenteraient une vraie urgence vitale. « De temps en temps on a le sentiment, pas d’être à l’usine, mais pas loin. On a le sentiment parfois de pouvoir passer à côté de quelque chose et de ne pas avoir suffisamment de temps pour pouvoir faire preuve de l’empathie nécessaire », poursuit le médecin.

 

« Le secret professionnel »

« Ce n’est pas facile de préserver le secret professionnel quand les patients sont les uns à côté des autres », dit-il assurant soutenir le mouvement du personnel paramédical : « Ils ont un surcroît énorme de travail. Je parle seulement des urgences, tout en sachant que dans les étages c’est également le cas ». 
À l’occasion du débrayage, les représentants syndicaux se sont exprimés, mettant l’accent sur l’action efficace menée à l’occasion du dernier comité technique, le 18 juin. Malgré les annonces de la ministre Agnès Buzyn, Catherine Gloaguen du syndicat Sud considère qu’il « faut maintenir la pression. Le gouvernement a peur. Il ne faut surtout pas lâcher maintenant ». Françoise Guiriec de la CGT a demandé que le personnel liste le matériel défaillant afin de faire remonter cette liste à la direction lundi. « La direction a bien compris que vous êtes déterminés pour que vos conditions de travail s’améliorent. Vous avez montré qu’il y a un réel rapport de force, et dans les négociations c’est ce rapport de force qui prime », a-t-elle débriefé, annonçant deux dates. Le 26 juin les représentants de la CGT et Sud s’assiéront à la table des négociations avec le directeur Jean-Pierre Heurtel. Le 5 juillet, il rencontrera le personnel pour lui faire part de ses décisions.

 

Lannig STERVINOU

source: https://www.letelegramme.fr/finistere/quimper/urgences-les-medecins-rejoignent-le-mouvement-21-06-2019-12318323.php

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