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Brest : soixante gilets jaunes de la place de Strasbourg à celle de la Liberté

« C’est là que tout a commencé alors, symboliquement, nous allons vers le rond-point de Pen-ar-Ch’leuz », a annoncé un gilet jaune, ce samedi, vers 14 h 20, alors que 60 manifestants avaient convergé vers la place de Strasbourg. Une manifestation en forme de retrouvailles pour de nombreux gilets jaunes qui ne s’étaient pas vus, pour certains, depuis le mois de mars.

Les gilets jaunes ne s'étaient pas retrouvés en manifestation depuis le samedi 30 mai.
Les gilets jaunes ne s'étaient pas retrouvés en manifestation depuis le samedi 30 mai. (Le Télégramme / Catherine Le Guen)

Liberté plutôt que Pen-ar-Ch’leuz

Mais finalement, la manifestation a pris la direction de la place de la Liberté, comme lors du premier rassemblement après le déconfinement le 30 mai dernier.

« Depuis le début du mouvement pas grand-chose n’a bougé, remarque Ronan. Les raisons de manifester sont toujours là ». C’était le moment de se revoir mais aussi de se compter. La participation était la même que le 30 mai, et la mobilisation peine à reprendre.

Jean-Marie Bigard était absent même s’il avait un temps annoncé venir à la rencontre des gilets jaunes brestois, après s’être désolidarisé de Jérôme Rodrigues pour ses propos à l’égard des policiers traités de nazis. Au final, l’humoriste a manifesté à Paris où il a été quelque peu chahuté, avant de prendre son avion pour Brest qui atterrissait à 18 h 20.

Jean-Marie Bigard divise

Selon un gilet jaune qui aurait été en contact avec un représentant de l’artiste, Jean-Marie Bigard aurait invité les gilets jaunes brestois à venir gratuitement à son spectacle le soir même, à 20 h 30, à la salle de l’Alizé, à Guipavas, promettant un débat à la fin de sa prestation à 22 h 30.

Mais à Brest comme à Paris, certains gilets jaunes refusaient de se désolidariser de Jérôme Rodrigues. « Nous comprenons son ressentiment envers la police depuis la perte de son œil à la suite d’un tir lors d’une manifestation, même si tous les policiers ne sont pas des nazis. Mais l’État français n’avait pas réprimé ainsi son propre peuple depuis la guerre d’Algérie. Jean-Marie Bigard joue le jeu du pouvoir, en divisant les gilets jaunes en deux catégories ».

D’autres gilets jaunes envisageaient, eux, de se rendre à l’Alizé, avec l’idée de lui remettre une poupée en forme de pantin. « En espérant qu’il ne soit pas qu’un clown et qu’il partage vraiment les valeurs des gilets jaunes ».

Article du Télégramme

 

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