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À Concarneau, le baptême chahuté d’un géant de la pêche

Drôle d’ambiance pour le baptême d’un navire, ce vendredi, à Concarneau. Une fête, pour l’armement France Pélagique, mais quelque peu chahutée par des manifestants venus braver l’interdiction préfectorale. Au plus fort de la manifestation, près de 200 personnes sont ainsi venues crier non à la pêche industrielle, symbolisée par ce Scombrus, chalutier pélagique de 81 mètres.

À l’origine de cette manifestation, plusieurs associations, comme Pleine mer et Bloom, auxquelles ont répondu de nombreux marins pêcheurs soucieux de défendre la pêche artisanale, mais aussi plusieurs organisations et partis écologistes ou anticapitalistes, unis dans un même combat, résumé par les propos de François, un pêcheur : « Nous ne voulons pas de cette pêche qui dévaste les océans, et qui, avec des capitaux étrangers, ne tient compte ni de la ressource, ni de ceux qui, comme nous, les petits, avons du mal à vivre de notre métier ».

Hormis quelques projections de peinture sur la coque du navire, et des jets de poisson en direction des invités (l’auteur présumé a été interpellé par la police), la manifestation est restée calme, maintenue à distance du bateau par un dispositif de sécurité conséquent.

Un collectif veut lutter contre la pêche industrielle

En parallèle, plusieurs représentants de pêcheurs artisans, venus de toute la France, s’étaient réunis en fin de matinée, dans un bar, près des quais concarnois. Ils ont annoncé leur intention de s’unir dans un collectif « pour l’interdiction de la pêche industrielle un peu partout dans le monde », déclarait Charles Braine, président de l’association Pleine mer. « Que ces super chalutiers soient français, néerlandais, russes, chinois, coréens ou espagnols, c’est le même combat. Ici, ils s’accaparent les quotas mais, ailleurs dans le monde, ils empêchent des populations, qui ont moins accès que nous à la protéine animale, de l’avoir. Tout ça pour les marchés de l’occident », poursuivait-il. Ce collectif regroupera les associations Pleine mer, Bloom, la plateforme Petite pêche et Fabrice Nicolino, journaliste déjà à l’origine du mouvement « Nous voulons des coquelicots ».

Pour symboliser l’accaparement des quotas par la pêche industrielle, les marins protestataires ont décidé de se mettre nus sur les quais de Concarneau, drapés dans une banderole où l’on pouvait lire : « Que nous reste-t-il ? ».

 

Article du télégramme

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