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38 % des Français voient les chômeurs comme des « assistés »

 

 

La crise a-t-elle changé le regard que les Français portent sur le chômage ? L’Unedic (qui gère le régime d’Assurance chômage) et le cabinet d’études Elabe avaient réalisé un premier baromètre avant le confinement. La 2e vague a été organisée en juin.

Premier enseignement : pour 83 % des Français, le travail occupe une place importante dans leur vie. Ce chiffre, en hausse de 4 %, est à mettre en parallèle avec la forte augmentation du sentiment de dégradation de la situation de l’emploi. La conviction que le chômage peut toucher tout le monde reste ainsi très majoritaire. D’ailleurs, 58 % des Français ont déjà connu ou connaissent une période de chômage.

Dans ce contexte, l’attachement au système d’allocation-chômage reste fort. Il est vu majoritairement comme un droit utile, un bouclier qui protège de la pauvreté et qui permet d’assurer une transition professionnelle. Les Français méconnaissent toutefois le système d’Assurance chômage. Ils surestiment notamment le montant des allocations (910 € net par mois en moyenne).

Le fossé se creuse

Les demandeurs d’emploi ressentent toujours une certaine forme de soupçon. Nombreux sont ceux qui s’entendent dire qu’ils sont des assistés ou paresseux. Ils pointent aussi une forme d’inquisition, avec des doutes émis sur la réalité de leurs recherches. Près de 4 sur 10 sont convaincus que les Français ont d’eux une opinion négative. Un chiffre largement en baisse par rapport à la première vague. Les demandeurs d’emploi ont donc le sentiment que la crise générera davantage de bienveillance envers eux.

38 % voient les chômeurs comme des assistés : un chiffre en hausse de 5 points après le confinement. Pour 36 %, ils touchent des allocations trop élevées. Un peu plus d’un tiers également s’accordent pour dire que la plupart des chômeurs fraude pour toucher des allocations.

Parallèlement, le miroir déformant entre l’expérience des demandeurs d’emploi et l’image que les Français ont de ce qu’ils vivent se renforce. Alors qu’eux se voient comme persévérants, et de plus en plus souvent, dynamiques, courageux et sociables, le reste de la population imagine qu’ils se sentent dépendants de la société, malchanceux et peu dynamiques.

article du Ouest France

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