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René Girard : "Il y a toujours mort d'homme à l'origine de l'ordre culturel"

René Girard met l'accent sur le rôle de la "violence fondatrice" et sur celui de la "victime émissaire", négligés jusqu'à présent par tous les chercheurs.

Je ne vais pas parler aux littéraires seulement parce que j’ai toujours proclamé qu’il y avait quelque chose de scientifique dans la théorie, et il n’y a pas de raison décisive de confirmer cette affirmation. Il y a quelques découvertes qui sont très proches de mes soucis sur la violence. Nous avons bien raison de nous interroger sur la violence car elle grandit dans notre univers.

Doit-on parler d'agression pour définir la violence ?

Quand on parle d’agression pour définir la violence, on utilise un mot démagogique. Quand on pense à l'agression, on n'est jamais soi-même l'agresseur. Il est évident que nous ne sommes pas des agresseurs dont les comportements conduisent à des phénomènes violents. Donc, si on prend l’agression comme définition de la violence, personne n'est jamais responsable de la violence, ce sont toujours les autres, les inconnus dont nous ne savons pas d'où ils viennent.

La violence est-elle innée ?

On perpétue, et c’est l’essentiel peut-être, l’idée de la bonne nature humaine qui est celle de Rousseau. Corrompue par la société peut-être, mais bonne dans son essence première, et qui pourrait rester bonne si on pouvait se débarrasser de la société, ou si on limitait son pouvoir. Moi, ma thèse, c’est un peu le contraire de cela.

Lire "La Violence et le Sacré" qui représente la première étape importante dans l'exploration des ramifications de sa théorie du désir mimétique en relation avec l'anthropologie, la tragédie grecque et la mythologie.

Source : France Culture

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