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Dans les supermarchés, la disparition des caisses est en marche

 

Auchan teste ce dispositif à Villeneuve-d’Ascq (Nord).  C’est le prolongement assez naturel des caisses automatiques  , estime Olivier Dauvers, spécialiste de la grande distribution

Aux États-Unis, une vingtaine de magasins Amazon Go, détenus par le spécialiste de la livraison, utilisent déjà une technologie similaire. Le client ouvre les portiques de l’entrée en scannant un code sur son smartphone. Il est ainsi identifié. Son parcours est ensuite scruté par des caméras et des capteurs. Le dispositif permet de savoir en temps réel ce que le client a pris dans les rayons. Une fois les emplettes terminées, il n’y a plus qu’à sortir. Tout est facturé via l’application. Une alerte téléphonique confirme que vous venez de faire vos courses et ce que vous avez acheté. La facture détaillée est aussitôt envoyée dans votre boîte mail.

L’empire de Jeff Bezos cherche à vendre sa technologie en France. « Il n’y a aucune raison qu’on ne commence pas à implanter des magasins Amazon Go en France, je souhaite qu’ils arrivent le plus vite possible », expliquait Frédéric Duval, directeur général d’Amazon France, le 28 avril.

Pour l’heure, les distributeurs n’ont pas été convaincus. Trop cher. Selon le magazine LSA, le prix de cette technologie est compris entre 600 000 € et 700 000 €, avec une commission sur les ventes. Assez dissuasif.

Les expérimentations se multiplient

Pour contourner les caisses, Monoprix a développé son application  coupe-file , qui fait encore (un peu) travailler le client. Celui-ci scanne lui-même ses articles à l’aide de son smartphone et paye directement avec son téléphone. Seul un employé, à la sortie du magasin, contrôle brièvement les courses.

Dans cette course à la technologie, Carrefour s’est associé en 2019 à un autre géant américain du numérique. Depuis le 16 juin, l’assistant vocal de Google permet à l’utilisateur de faire ses courses à Carrefour, par la voix, depuis chez soi. Le consommateur peut ensuite choisir de se faire livrer ou d’aller récupérer le panier. Grâce à un algorithme, l’application retient les habitudes du consommateur et lui propose les produits les mieux adaptés.

Alliance dangereuse ?

Les géants de l’Internet restent, pour l’heure, des acteurs incontournables de cette transformation de nos supermarchés. Le groupe Casino (Monoprix, Franprix) a ainsi conclu un partenariat avec Amazon en 2018. « L’alimentaire, c’est le seul domaine qui manque à Amazon. Ils ont trouvé un allié après avoir sollicité tous les distributeurs français », rappelle Benoît Berthelot, auteur du livre Le monde selon Amazon.

Les articles Monoprix sont désormais disponibles sur le site d’Amazon. Cela permet à l’entreprise américaine de proposer des produits alimentaires sans faire les démarches auprès des centrales d’achat. L’enseigne française, elle, a accès aux clients d’Amazon.  C’est un peu faire entrer le loup dans la bergerie  , estime Benoît Berthelot.

article du Ouest France

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