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QUE S'EST-IL PASSE AUJOURD'HUI 30/09 AU PROCES ASSANGE?

En matinée, un premier témoin anonyme a décrit comment il travaillait pour David Morales, le fondateur d'Undercover Global ( la société espagnole de sécurité privée qui a espionné Julian Assange pour le compte du renseignement américain).
Le témoin (qui était lui-même copropriétaire de UC Global) a expliqué qu'en juillet 2016, Morales s’est rendu à une conférence sur la sécurité à Las Vegas. A son retour, il a déclaré au bureau que UC Global "jouait maintenant dans la cour des grands et que la société était "passée du côté obscur". "En travaillant avec nos amis américains, nous allons obtenir des contrats dans le monde entier". "Un contrat illégal pour obtenir des informations sensibles sur Julian Assange et le président de l'Équateur" a été conclu entre Morales et les USA. Ce contrat a enrichi Morales de façon notable. Il était payé 200 000 euros par mois par les États-Unis. Il s’est mis à aller deux fois par mois aux USA pour apporter ses rapports à ses "amis américains". Le témoin a déclaré : "J'ai demandé qui étaient ces amis américains et il a répondu que c'étaient les services de renseignements américains. Quand je lui ai demandé qui en particulier, il m'a coupé les vivres.".
Un deuxième témoin anonyme a été ensuite auditionné. Celui-ci a rejoint UC Global en février 2015 en tant qu'expert en informatique.Voici ce qu'il a expliqué:
• Après la victoire de Trump, Morales est devenu obsédé par le fait d'obtenir le plus d'informations possible sur Assange, et a demandé au témoin de créer un groupe de travail pour capturer et traiter le matériel de l'ambassade. Le témoin a reçu l'ordre d'y installer de nouvelles caméras susceptibles d'enregistrer le son (ce qui n'était pas le cas jusque-là). Il a déclaré qu'on lui avait ordonné de mentir à ce sujet: Personne ne devait savoir qu'elles enregistraient ce qui se disait.
• En juin 2017, un nouveau système capable de fournir un "streaming" en temps réel", a été installé à la demande des Etats unis. Les instructions venaient des "sphères les plus élevées".
• En janvier 2017, Morales lui a demandé de mettre sur écoute toute l'ambassade sur ordre des Américains. Le but était d'enregistrer les rencontres avec les visiteurs mais surtout avec ses avocats. On lui a montré l'iPad d'un avocat d'Assange qui avait été copié lors d'une rencontre avec Assange.
Lorsque #DanaRohrabacher, alors membre du #Congrès californien, a rendu visite à Assange," il lui a été demandé de contrôler tout ce qui concerne cette visite". Les bureaux espagnols de l'avocat d'Assange Bathasar Garcon ont été cambriolés.
• En décembre 2017, "les États-Unis cherchaient désespérément à faire sortir Assange de l'ambassade, et "des mesures plus extrêmes devaient être utilisées"."Laisser la porte de l'ambassade ouverte pour permettre l'enlèvement et même l'empoisonnement de M. Assange était à l'étude"…
Il lui a également été demandé de relever les empreintes digitales d'Assange sur un verre, de voler ses documents et de voler la couche d'un bébé qui visitait régulièrement Assange à l'ambassade. Les Américains voulaient établir la paternité d'Assange sur ce bébé. Le témoin a refusé et a alerté la mère pour qu'elle ne ramène pas l'enfant à l'ambassade.
• En janvier 2019, le témoin a reçu l'ordre d'apposer des autocollants portant la mention "CCTV" sur les fenêtres de l'ambassade. Dans quel but? "les Américains utilisaient un téléphone laser pour écouter dans l'ambassade mais qu'Assange utilisait une machine à bruit blanc qui faisait vibrer les fenêtres. Les autocollants ont éliminé les vibrations".
Summers pour la défense a ensuite expliqué à la cour ces accusations portent sur la violation de la vie privée d'Assange, l'abus de ses privilèges avocat-client, le blanchiment d'argent et la corruption.
APRÈS-MIDI
Un texte rédigé par l'historien, journaliste d'investigation britannique Andy Worthington (auteur principal du rapport des Nations unies sur la détention à Guantanamo) a été lu à la cour. Ce texte témoignait du travail de l'historien sur les Fichiers Guantanamo de Wikileaks. Ces fichiers fournissent des preuves de l'utilisation criminelle de la torture (Abu Zubaydah a été victime de la torture par l'eau) et de l’existence de sites noirs. La révélation de la torture à Gitmo, selon AW, était d'une importance énorme.
Jameel Jaffer, avocat des droits de l'homme et des libertés civiles est ensuite intervenu pour rappeler que « C'est la première fois que la loi sur l'espionnage est utilisée pour poursuivre un journaliste. L'histoire de la loi sur l'espionnage montre qu'elle a été utilisée pour réprimer le discours politique. Elle a été rédigée de manière à ce que n'importe qui pourrait être poursuivi, mais le gouvernement jusqu’ici n’a jamais poursuivi les personnalités politiques de haut rang qui font organisé des fuites ni pour poursuivre la presse.
C'est l'historien Worthington qui a conclu la journée: "Ceux qui disent que Julian Assange n'est pas un journaliste passent à côté de l'essentiel. Les accusations portent sur des activités journalistiques de base. L'inculpation de M. Assange constitue une grave menace pour la liberté journalistique, il est poursuivi pour des activités qui sont fondamentales pour les reportages sur la sécurité nationale, comme l'encouragement des sources et la protection de leur identité".
Nota Bene: je lisais hier un texte qu'il ne m'est pas (encore) permis de partager qui expliquait que tout n'est (peut-être) pas perdu à ce procès. Notre mobilisation compte. Le partage des informations sur ce qui se passe à ce procès compte. Si la presse ne le fait pas il ne reste que nous pour le faire. Merci de vos partages, ils sont précieux. Faisons tout ce que nous pouvons pour peser de notre poids dérisoire sur ce procès. Plus que jamais: #FreeJulianAssange!

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