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Projet de loi bioéthique : plus de « pour » que de « contre » à Brest [En images]

Deux cortèges, deux ambiances. À Brest, ce samedi, comme dans plusieurs autres villes de Bretagne (Saint-Brieuc, Vannes, Rennes) et de France, deux appels à manifester avaient été lancés. D’un côté, celui du collectif « Marchons Enfants », relayé notamment dans la cité du Ponant par le Parti Chrétien Démocrate, et, de l’autre, celui de Visa 29 (pour « Vigilance et initiatives syndicales antifascistes »), association intersyndicale réunissant CGT Éduc’Action et CGT Enseignement privé, la CNT, la FSU et Solidaires. En jeu : le projet de loi bioéthique - PMA sans père - GPA, examiné en deuxième lecture à l’Assemblée Nationale fin juillet.

« On y va parce que, comme d’habitude, ceux de la Manif pour tous se préoccupent de choses qui ne les concernent pas »

Vers 14 h 30, plusieurs centaines de contre-manifestants - jeunes pour la plupart - se massaient déjà sur les marches du parvis de la faculté Victor-Ségalen. Un cortège auquel plusieurs formations politiques (France Insoumise, NPA, PCF), la CNT, le Planning familial ainsi que la Ligue des Droits de l’Homme ou l’association étudiante LGBTQIA + (*) de l’UBO « West-Up », s’étaient joints. Au total : entre 400 et 500 personnes (320 selon la police).

Alliance VITA en force, cours Dajot

Vers 15 h, la manifestation (non-déclarée en préfecture) prenait la direction du Cours Dajot, où se tenait celle des « pro vie » réunissant entre 200 et 300 personnes (220 selon les chiffres officiels) : des familles, mais aussi des représentants de l’association Alliance VITA (fondée en France fin 1993 au moment des premières lois bioéthiques). « On y va parce que, comme d’habitude, ceux de la Manif pour tous se préoccupent de choses qui ne les concernent pas », expliquait Tony, jeune militant de l’association West-Up. « À nous de nous battre pour notre bonheur », poursuivait-il, tandis que le cortège s’éloignait déjà. « On est là pour réaffirmer que ce projet de loi est la suite logique du mariage pour tous, expliquait quant à lui Olivier Cuzon, de la Ligue des Droits de l’Homme. Les personnes homosexuelles ont aujourd’hui le droit de se marier, aucune raison de les priver de celui d’avoir des enfants ».

« La PMA, ça ne vous concerne pas ! »

Une vision pas franchement partagée cours Dajot, où les responsables d’Alliance VITA multipliaient les prises de parole, tandis que le cortège de contre-manifestants se heurtait, lui, à un cordon de police situé à l’angle des rues de Denver et Jean-Macé. « Nous sommes là parce que ce projet de loi, qui se pare de bons sentiments et qui se targue d’instaurer un progrès qui n’en est pas un, reste inscrit au calendrier administratif », expliquait ainsi le responsable brestois de l’association, avant de dénoncer « un projet de loi fondé sur l’idéologie du genre (…) ayant une autre finalité : celle de livrer le corps humain à l’avidité des marchés financiers (…) au mépris du droit des enfants d’avoir un père et une mère ».

Après avoir « joué » au chat et à la souris avec la vingtaine de policiers mobilisés pour l’occasion, les contre-manifestants parvenaient finalement à confronter leurs opposants, « pour se faire entendre ». Séparés par le cordon policier, manifestants des deux bords se sont alors livrés à une « bataille » de slogans. Du côté « Marchons enfants » émanaient notamment des « Liberté, égalité, paternité » qu’une contre-manifestante reprenait à son compte : « elle est où la liberté, l’égalité ? La PMA, ça ne vous concerne pas ! », criait-elle ainsi, les yeux emplis de larmes de colère.

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