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Les aides publiques à la Brittany Ferries atteignent 258 millions d’euros

 

 

La crise sanitaire du Covid-19 est un événement sans précédent pour les compagnies de ferries, comme pour les pouvoirs publics. Alors que le premier employeur de marins français a dû fermer quatre de ses cinq lignes au départ de France (Cherbourg, Saint-Malo, Roscoff et Le Havre) et ne tourne plus actuellement qu’avec six navires sur 12, le soutien public à Brittany Ferries culmine déjà à 258,2 millions d’euros.

 

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La crise sanitaire du Covid-19 est un événement sans précédent pour les compagnies de ferries, comme pour les pouvoirs publics. Alors que le premier employeur de marins français a dû fermer quatre de ses cinq lignes au départ de France (Cherbourg, Saint-Malo, Roscoff et Le Havre) et ne tourne plus actuellement qu’avec six navires sur 12, le soutien public à Brittany Ferries culmine déjà à 258,2 millions d’euros.

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Le décompte a été établi par le ministère de l’Économie, en réponse à la mauvaise humeur affichée par le président du conseil de surveillance de la compagnie, Jean-Marc Roué, qui voudrait  des exonérations de charges pérennes et un prêt garanti par l’État adapté aux industries du tourisme au lieu d’une dette financière qu’on va devoir traîner comme un boulet .

75 % du trafic perdu

Cette somme de 258,2 millions d’euros intègre toutes les mesures prises à la fois par l’État et les Régions Normandie et Bretagne depuis mars alors que la compagnie a perdu 75 % de son trafic de passagers et escompte un chiffre d’affaires réduit de moitié à la fin son exercice financier.

Les deux Régions, déjà actionnaires dans les deux sociétés mixtes Somanor et Somabret finançant les navires loués à la compagnie, ont toutes les deux voté un plan de soutien exceptionnel de 85 millions d’euros : 45 millions pour la première, 40 pour la seconde. Cette somme se décompose en un allongement de cinq ans de la durée d’amortissement des navires (20 millions) et une prise en charge des grosses réparations durant cinq ans, soit 7 millions d’euros par an pour la Normandie, 6 pour la Bretagne.

Les aides d’État sont plus diverses. On y retrouve d’abord une ligne de crédit de 117 millions avec une garantie d’État de 105,3 millions d’euros. L’État est aussi intervenu pour 8,3 millions d’euros pour prendre à sa charge les mesures de chômage partiel. Une somme qui ne couvre que la période s’achevant à la fin août. Le chômage partiel a été prolongé depuis.

Une goutte d’eau

Enfin, à titre exceptionnel et pour la seule année 2021, la compagnie bénéficiera de 15 millions d’euros d’exonération de la part salariale des cotisations sociales des marins. Sachant que la Brittany Ferries, comme l’ensemble des compagnies maritimes françaises, bénéficie déjà de l’exonération de part patronale pour ces mêmes cotisations, Bercy ajoute donc une somme de 44,6 millions pour la période 2017-mi 2020.

258 millions d’euros, cela fait beaucoup, mais c’est encore une goutte d’eau par rapport à d’autres secteurs. La compagnie marseillaise CMA CGM, n°4 mondial des porte-conteneurs, a obtenu un Prêt Garanti par l’État de 1,05 milliard, et Air France un prêt de 4 milliards.

Article du Ouest France

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