· 

« Lire est une action de première nécessité » tempêtent des libraires à Douarnenez

Un peu oublié pendant le premier confinement, le livre fait cette fois parler de lui, allant jusqu’à faire fleurir les pétitions. À Douarnenez, les libraires l’affirment : lire c’est une action de première nécessité et ils veulent rester ouverts.

Stations-service, opticiens, laveries, tabacs et magasins d’informatique… Quel est leur point commun ? Tous peuvent rester ouverts, ce vendredi, premier jour du confinement. Mais certains trouvent qu’il manque un abonné à la liste des achats de première nécessité : le livre. Car, veille de confinement, ils attirent autant qu’un paquet de pâtes dans une grande surface. Car si les supermarchés ont été pris d’assaut jeudi, quelques heures avant le reconfinement, les librairies aussi. « Beaucoup de gens sont venus faire des provisions », annonce déjà, à 12 h, Brice Fontan, un des associés-salariés de la librairie de l’Angle rouge, ouverte en septembre. Pas question donc de se retrouver à court de livres à dévorer pendant ce second confinement. Si certains se sont fait avoir une fois… pas deux. « Lire c’est une action de première nécessité », clame Ali Saad, tandis que Brice Fontan lui insiste sur la « valeur refuge » du livre. À la librairie L’Ivraie, Ali Saad a fait en une seule journée quatre fois le chiffre qu’il fait habituellement un jeudi.

« Ce qui est grave, pour nous, à Douarnenez, c’est qu’on a déjà perdu une de nos meilleures périodes, en août avec le Salon du livre et le Festival du cinéma annulés, et on est complété fragilisé par rapport à Noël »

Noël, une période cruciale pour le milieu du livre

Il faut dire que Noël n’est pas pour rien dans cette ruée vers les bouquins. « Les livres sont, depuis plusieurs années, le cadeau le plus offert par les Français. Comment y renoncer ? », questionnait dans un communiqué le syndicat de la librairie française, le 28 octobre. « Les deux mois avant noël représente un quart des ventes de livres. Encore plus cette année, car les gens ne vont pas vraiment pouvoir offrir des spectacles ou des voyages », complète Brice Fontan. « Ce qui est grave, pour nous, à Douarnenez, c’est qu’on a déjà perdu une de nos meilleures périodes, en août avec le Salon du livre et le Festival du cinéma annulés, et on est complètement fragilisé par rapport à Noël », explique Ali Saad, de L’Ivraie. Plusieurs libraires français ont fait le choix de rester ouverts, et de servir à la porte, de la même manière que la restauration à emporter. Ali Saad compte adopter cette option.

« On est dans une situation de concurrence déloyale. Ça énerve tous les libraires »

« Une concurrence déloyale »

La situation contribue, par ailleurs à attiser les tensions et entretenir un sentiment d’injustice : Fnac et grandes surfaces peuvent continuer à vendre des livres quand les libraires indépendants sont fermés. « On est dans une situation de concurrence déloyale. Ça énerve tous les libraires », lance Ali Saad.

Brice Fontan, lui, soulève une autre problématique. « Si nous fermons, c’est librairies indépendantes VS Amazon, qui va continuer à vendre », souligne-t-il.

Heureusement, le soutien des clients, lui, est infaillible. Ouverture ou pas, les lecteurs sont au rendez-vous.

Article du Télégramme

Écrire commentaire

Commentaires: 0