ls redoutaient ce jour depuis des semaines. Alors quand les engins ont commencé à arriver sur la colline du Menez Du, lundi 16 novembre à l'aube, ils étaient prêts. Rapidement, plusieurs dizaines de riverains et d'activistes occupent le sous-bois où doit être érigée une antenne relais 4G pour le compte de l'opérateur Free.
Le projet, autorisé par le maire de Sizun, suscite depuis des mois un vent de révolte à Saint-Cadou, hameau reculé de 200 âmes situé à environ 700 mètres du futur pylône. "La population n'a pas été concertée, s'insurge l'éleveur Jakez Perros. La colline ici est entièrement occupée par des paysans en bio. Le projet va s'installer à une cinquantaine de mètres de leurs champs. Or cette technologie amène quand même quelques soucis au niveau de la santé. On considère que c'est une pollution qu'on n'a pas choisi d'avoir."
Après un collectif d'agriculteurs, c'est une association (Kurun) qui a été montée pour revendiquer le droit de rester en zone blanche. Et plusieurs actions de sensibilisation ont été menées l'été dernier dans une ambiance bon enfant.
Un face-à-face tendu mais sans incident
Mais ce lundi matin, la tension est montée d'un cran. Une douzaine de gendarmes de la compagnie de Plourin-lès-Morlaix et du peloton de surveillance et d'intervention de la gendarmerie (PSIG) ont repoussé physiquement des militants pour permettre au bûcheron de tronçonner des arbres (une vingtaine de pins doivent être abattus). Un chantier finalement suspendu peu après, les conditions de sécurité n'étant pas réunies.
Si la tension était palpable, il n'y a pas eu de débordement. Pacifiques, la plupart des manifestants ont néanmoins été verbalisés pour non-respect des règles du confinement. Tous n'étaient pas de la commune. "Ils profitent de cette période de confinement pour faire les choses, pour avancer sur les dossiers difficiles. Je me dis qu'on n'est plus vraiment en démocratie", s'indigne une voisine.
Chez Free, on reconnaît n'avoir jamais vu une telle opposition à un projet d'antenne relais. L'opérateur, qui a fait constater la situation par un huissier, envisage de saisir la justice en référé pour faire respecter son droit. De son côté, l'association Kurun prévoit de déposer un référé-suspension pour empêcher le chantier. Le blocage se poursuivra ce mardi sur le site, par précaution.
Source : France Bleu
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