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À Landivisiau, l’interdiction du chauffage au gaz ravive le débat sur l’utilité de la centrale

Les opposants à la centrale de Landivisiau (29) s’appuient sur la décision gouvernementale d’interdire le chauffage au gaz dans les maisons neuves en 2021 pour remonter au créneau.

La centrale au gaz construite par Total à Landivisiau fait l’objet de l’opposition d’associations écologistes.
La centrale au gaz construite par Total à Landivisiau fait l’objet de l’opposition d’associations écologistes. (Lionel Le Saux/Le Télégramme)

Le gaz est une énergie fossile dont la combustion émet, selon Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique, dix fois plus de CO2 que l’électricité. Raison pour laquelle le gouvernement vient de décider l’interdiction du chauffage au gaz dans les logements neufs à compter de l’année prochaine. « Dans le même temps, le chantier de la centrale à gaz de Landivisiau avance à grands pas. Pourtant, elle rejettera autant de CO2 que 200 000 logements anciens chauffés au gaz ! Où est la cohérence ? », souffle Europe Écologie Les Verts 29.

Et de reprendre : « Si l’on veut réduire la consommation de gaz, c’est dans l’isolation thermique des bâtiments qu’il faut investir. L’État pourrait consacrer la garantie de revenu de 40 M€ promise annuellement à Total à la réduction de la facture énergétique des ménages. Le bilan en termes d’emplois, de limitation des émissions de CO2, de pouvoir d’achat et de bien-être serait bien plus avantageux », assure EELV 29.

« Un million de tonnes de CO2 par an »

L’association S-eau-S de Landerneau reprend le même argumentaire. « Toute mesure pour lutter contre le dérèglement climatique mérite l’attention », explique-t-elle. « La question se pose cependant au sujet de la production de l’électricité utilisée pour le chauffage dans les nouvelles maisons individuelles après 2021. À Landivisiau, la centrale électrique de 450 Mw construite par Total, qui fonctionnera au gaz, émettra plus d’un million de tonnes de CO2 par an dans l’atmosphère. L’équivalent de l’émission annuelle de 200 000 maisons individuelles chauffées au gaz ».

Selon l’association, ce « simple chiffre prouve que la seule mesure crédible concernant la lutte contre le dérèglement climatique en Bretagne est, pour le gouvernement, de refuser la mise en production de cette centrale ».

D’autant que le président de la République s’est publiquement engagé, à l’occasion de la COP 23, à ne plus construire en France de nouvelle centrale thermique, rappelle S-eau-S.

Article du Télégramme

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