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Environ 80 personnes ont manifesté, ce jeudi, à Quimper, pour réclamer des mesures de soutien aux professionnels des arts vivants et du spectacle.

Privés de travail, les professionnels des arts vivants rongent leur frein. « C’est très frustrant de ne pas pouvoir jouer. Et surtout, de ne pas savoir comment ça va se passer ensuite pour nous », s’inquiète Tudi, présent à la manifestation ce jeudi midi, place Saint-Corentin à Quimper.
Comme ce musicien, environ 80 personnes ont répondu à l’appel à la mobilisation nationale de la Fédération nationale des Syndicats du Spectacle, du Cinéma, de l’Audiovisuel et de l’Action culturelle (FNSAC) CGT, lancé pour réclamer des mesures de soutien aux professionnels du secteur. « Notre profession est à l’arrêt, constate le musicien Erwan Volant, nous n’avons plus la possibilité de travailler depuis neuf mois ».

« Absence de perspective »

Parmi les manifestants, des profils divers : comédiens, musiciens, circassiens, plasticiens, doubleurs, etc. Tous réclament un retour à une activité pérenne. Mechtilde, comédienne et clown dans les services pédiatriques des hôpitaux, pour le compte d’une association, n’a plus accès à l’hôpital de Quimper depuis le 10 mars. « C’est dur de ne pas travailler, alors qu’on se sent utile ». Quant à Pauline, elle pointe « une incohérence entre l’autorisation des messes et la non-réouverture immédiate des salles de spectacle ». La violoncelliste déplore tout autant « l’absence de perspective pour tout le monde, aussi bien pour nous que pour les cafetiers et les associations qui nous programment et nous font vivre ».

« Année blanche » prolongée ?

Dans ce secteur exsangue, l’inquiétude majeure porte sur les droits à l’assurance-chômage des intermittents. Cet été, le gouvernement avait décrété une « année blanche » pour les professionnels, une prolongation de leurs droits à l’indemnisation jusqu’au 31 août 2021. Mais cette décision avait été prise avant le deuxième confinement. « Et les représentations qui ont été reportées une première fois le sont une deuxième fois », indique la comédienne Michèle Porcher.

« Si l’activité ne reprend pas en début d’année, je crains de ne plus avoir de droits, je devrais trouver un autre boulot, et ce n’est pas mon but », témoigne William, un musicien. Pour éviter cela, la FNSAC réclame une nouvelle prolongation des droits à l’indemnisation, au-delà du 31 août 2021. Et surtout, la fédération syndicale demande un financement des résidences de création et des répétitions, afin que l’activité des arts vivants puisse redémarrer. Une pétition en ligne portant ces revendications a recueilli près de 40 000 signatures.

Article du Télégramme

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