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À Saint-Brieuc, un arrêté anti-pesticides qui fait débat

C’était une promesse de campagne qu’Hervé Guihard, le maire de Saint-Brieuc, n’a pas tardé à transformer en réalité. Mardi 1er décembre, le premier édile de la ville a pris un arrêté interdisant l’utilisation des pesticides. Il fait suite à la délibération prise par le conseil municipal, le 26 octobre, à l’occasion du vote de l’état d’urgence climatique.

« Une question de philosophie »

« C’est un geste symbolique puisqu’on se doute bien que l’arrêté va être bloqué par la préfecture des Côtes-d’Armor », souligne Hervé Guihard. « Pour autant, la politique, ce n’est pas que du droit. C’est aussi une question de philosophie ».

En prenant cet arrêté, le maire souhaitait également « continuer à mettre la pression sur l’État pour faire bouger les choses sur la question des pesticides ».

Une distance de 150 m

En attendant une éventuelle décision préfectorale, ces produits phytopharmaceutiques sont interdits, notamment, pour l’entretien des jardins et espaces verts des entreprises, des copropriétés, des bailleurs privés et des bailleurs sociaux publics. Mais aussi à des fins agricoles, « à une distance inférieure à 150 m de toute parcelle cadastrale comprenant un bâtiment d’habitation ou professionnel ». Ou à moins de 150 m « de tout puits de captage, sources et cours d’eau privés ou publics ».

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L’arrêté municipal pris par le maire de Saint-Brieuc interdit l’utilisation de produits phytopharmaceutiques dans les jardins et espaces verts des copropriétés, des entreprises et des bailleurs, qu’ils soient privés ou sociaux publics. (Photo d’illustration Le Télégramme)

« Fort regrettable »

Cet arrêté, le premier pris dans une grande ville costarmoricaine, fait réagir le monde agricole. « Je trouve ça fort regrettable », souffle Fabienne Garel, la présidente de la FDSEA des Côtes-d’Armor. « Nous avons toujours été dans le dialogue avec les élus, notamment en travaillant une charte des riverains avec l’association des maires dans le but de permettre ce dialogue ».


La Confédération paysanne, elle, salue la décision du maire de Saint-Brieuc. « D’autant plus qu’elle est prise dans une démarche globale », rappelle Isabelle Allain, la porte-parole du syndicat. Tout en soulignant : « C’est important que les maires s’impliquent mais c’est à l’État de fixer un véritable cap pour les agriculteurs ». C’est aussi ce qu’espère Arnaud Clugery, le directeur opérationnel d’Eau et rivières de Bretagne. « Les maires ont le devoir de protéger leur population. C’est ce que fait le maire de Saint-Brieuc qui, par cette mesure, rappelle l’État à ses responsabilités ».

Article du Télégramme

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