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Pontivy. Contre 700 € mensuels durant son internat, elle sera généraliste en Centre-Bretagne

Camille Freslon-Shadili est la première à signer un contrat avec Pontivy communauté pour s’installer sur le territoire une fois diplômée. Elle recevra en échange 700 € mensuels pour le reste de son internat. Une convention donnant-donnant pour lutter contre la désertification médicale.

Elle a 31 ans, est interne en médecine générale, et s’apprête à s’installer dans les environs de Pontivy (Morbihan), en Centre-Bretagne, à la fin de ses études. Un contre-pied face à la désertification médicale du territoire.

Camille Freslon-Shadili a signé, mardi 5 janvier 2021, le tout premier contrat réciproque pour l’indemnité d’étude et de projet professionnel avec la communauté de communes de Pontivy Communauté. À ce titre, elle recevra 700 € mensuels pour le reste de son internat, soit l’équivalent de 25 200 € sur trois ans.

« Férue du milieu rural »

L’intérêt financier n’est pas négligeable mais pour la trentenaire, interne au Centre hospitalier du Centre-Bretagne (CHCB) de Noyal-Pontivy, sa décision n’a rien du compromis.  Je suis née à Loudéac (Côtes-d’Armor), j’ai passé mon enfance à Vannes et fait mes études à Rennes. Mais ma famille maternelle est du Centre-Bretagne, j’ai des oncles agriculteurs. Je suis une férue du milieu rural. On est souvent bloqué sur des grandes métropoles mais je compte motiver d’autres internes. Je suis en prospection , indique la jeune femme.

Non seulement première signataire du dispositif, elle a aussi aidé à le mettre en place. En tant que trésorière de l’internat de médecine de Rennes et membre de l’InterSyndicale nationale des internes en médecine (ISNI), elle entend d’ailleurs faire des émules. En somme, elle apparaît comme un parfait porte-drapeau pour les élus.

« Démographie médicale pas florissante »

 La problématique médicale est lourde pour notre territoire, confirme Bernard Le Breton, président de Pontivy communauté. Nous n’avons pas le droit de rester les bras croisés. Même si on se demande parfois si on ne dépasse pas les limites de nos compétences, nous devons accompagner les changements sociétaux que l’on vit tous . Marc Ropers, maire de Cléguérec, en charge de l’action sociale à Pontivy communauté, abonde.  La démographie médicale de Pontivy communauté n’est pas très florissante. De mémoire, il y a 5,2 médecins pour 10 000 habitants. Ailleurs dans le Morbihan, c’est 9 médecins. Ce qui fait que sur les 48 000 habitants de Pontivy communauté, 10 000 sont sans référent médical. Nous espérons retourner cette tendance et que Madame Freslon sera la première d’une série. 

Qualité de vie

Pour faire partie du dispositif, le bénéficiaire, étudiant de troisième cycle, doit notamment s’engager, dans l’année qui suit son diplôme, à s’installer au moins cinq ans sur le territoire de Pontivy communauté, en libéral ou en tant que salarié. Bernard Le Breton vante d’ailleurs la qualité de vie du secteur, un atout d’autant plus enviable en temps de confinement, selon lui.  Nous serions les rois du pétrole si nous avions la fibre et de 10 à 20 médecins supplémentaires , assure-t-il.

L’arrivée de Camille Freslon-Shadili, dans le courant de 2023, se prépare déjà.  Je dois prendre la suite d’un médecin à Noyal-Pontivy. 

Aurélie DUPUY

Article du Ouest France

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