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Le Mans : un comité de mobilisation réclame la reprise immédiate des cours à l'Université

"Rien ne saurait remplacer un enseignement en présentiel" déclare cette motion adressée au gouvernement et au Recteur de l'Académie de Nantes.

Comme les autres facultés de France,  l'Université du Mans (qui compte 13 000 étudiants) est soumise à un retour en cours en présidentiel au 4 février.

En ce moment les étudiants "ne peuvent se rendre sur les campus que sur rendez-vous" détaille le communiqué.

 "L’ensemble de leurs cours, à l’exception des enseignements pratiques ayant bénéficié des dérogations, sont dispensés à distance"

Une discrimination entre les filières

La situation est différente pour les étudiants de BTS et des classes préparatoires aux grandes écoles.

Eux ont droit aux cours alors que les autres sont abonnés aux visioconférences.

"Les étudiants ont le même âge et suivent à peu près le même programme " explique Florent Calvayrac, enseignant en physique et secrétaire de la section Université du Maine du syndicat SNESUP, "c'est surtout l'incohérence de la démarche qui pose question".

On peut comprendre que pour raison sanitaire il n'y ait pas de cours en présentiel, mais pourquoi les uns et pas les autres?

- Florent Calvayrac, enseignant en physique à l'Université du Mans -

200 réponses en quelques heures

"C'est très flou" déclare Laura Gourgand est étudiante en Licence1 d'anglais à la faculté du Mans.

"Dans ma promotion, sur notre emploi du temps on sait qu'on aura des cours qui reprendront au 18 janvier mais on ne sait pas si c'est à distance ou pas"

"Cette semaine on a des partiels qui se font à distance, on a une date de reprise mais on ne sait pas dans quelles conditions ça va se faire" explique l'étudiante, "et dans la plupart des filières c'est pareil".

Le syndicat étudiant UNEF dont elle est la présidente de la section du Mans a fait remplir à ses adhérents et sympathisants un questionnaire en ligne.

"En quelques heures on avait déjà 200 personnes qui avaient déjà répondu" explique la responsable étudiante, "ce qui démontre la volonté de faire part de sa situation malgré la période où on est inondé de mails et de sollicitations numériques"

"On a une grande partie des étudiants qui ont du mal à suivre, notamment au niveau de la motivation. Ce n'est pas la même envie de suivre ses cours devant un ordinateur que dans un amphi" détaille Laura Gourgand.

Des abandons d'études quotidiens

Le texte évoque les risques de décrochage des étudiants face à cette situation.

Un constat que Florent Calvayrac, enseignant en physique et secrétaire de la section Université du Maine du syndicat SNESUP à déjà constaté dans les rangs de ses élèves.

"On a un nombre croissant de demandes de remboursements des frais de scolarité par des étudiants qui abandonnent littéralement leurs études" certifie Florent Calvayrac.

"C'est du jamais vu" insiste-t-il, "d'habitude on en a un ou deux par an, là c'est plusieurs par jour!".

Et Florent Calvayrac sait de quoi il parle: il est également directeur de la faculté des sciences du Mans.

A ce titre il affirme ne pas être informé clairement des dates de réouverture des universités par son ministère de tutelle.

"La communication de la part du Ministère (NDLR: le Ministère de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche) est complétement incohérente et pas claire" assène le directeur de la faculté des sciences du Mans.

"Il communique par des médias, y compris des journaux sur abonnements".

Le flou ministériel sur une date de réouverture

"Pour moi effectivement il y a réouverture au 4 fèvrier. Il y a une circulaire du Ministère qui nous a été remise par rapport à l'accueil des publics les plus fragiles à partir de hier (NDLR: le 4 janvier donc) mais on a beaucoup de mal à la décrypter" avoue l'enseignant;

En conséquence "on ne prévoit pas d'accueil des étudiants autres que ceux qui étaient prévus par le recteur de l'académie avant le 20 janvier" lâche Florent Calvayrac

Une stratégie de communication raillée sur Twitter notamment par cette enseignante en sciences politiques

Le directeur de la Faculté des Sciences évoque les difficultés de logistique, même sur une faculté modeste de 13 000 étudiants.

"Ça fait quand même l'équivalent d'une quinzaine de lycées ou d'une cinquantaine de collèges" s'insurge le scientifique manceau.

"On ne peut pas se retourner du jour au lendemain. On a quand même trois ou quatre hectares de bâtiments et 500 salles de cours!" assène-t-il.

Une réunion est prévue ce mardi 5 janvier à l'Université du Mans pour arrêter une décision concernant les modalités de réouverture de la faculté mancelle.

L'Académie de Nantes, sollicitée,  n'a pas répondu à nos demandes d'interviews au moment de la mise en ligne de cet article.

3 Pays de Loire

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