· 

Face à face tendu à Brest entre policiers et manifestants contre la loi sécurité globale

Environ 1 500 manifestants ont répondu, ce samedi, à l’appel de 27 associations et syndicats contre la loi sécurité globale. Un face-à-face tendu a ponctué la fin de la manifestation.

Tout avait commencé plutôt calmement, les 27 associations réunies dans le collectif brestois (1) avaient donné rendez-vous sur la place de la Liberté, ce samedi 16 janvier. Environ 1 500 personnes avaient répondu à cet appel pour protester contre la loi sécurité globale

« La liberté de manifester est en danger »

« Le référé suspension contre les trois décrets qui étaient attaqués a été rejeté », ont annoncé les représentants de la Ligue des droits de l’homme, qui soulignaient « les risques liés au fichage autorisé des convictions de chacun. La liberté de manifester est en danger, nous devons rester mobilisés. La violence policière ne doit pas être banalisée ».

La manifestation a quitté la place de la Liberté vers 15 h 45. La moitié des participants ont emprunté la rue de Glasgow, tandis qu’une l’autre partie est resté un temps danser autour du camping-car et des grosses enceintes de Free party, venue mettre de l’ambiance et défendre leur collègue poursuivi après la rave de Lieuron (35) au Nouvel an. « Plus le son est fort, moins on entend le monde s’écrouler », était-il écrit sur la remorque. Tous se sont retrouvés pour remonter la rue Jean-Jaurès. Passant devant une file d’attente de clients à l’entrée du magasin Zara, un manifestant les a appelés « à venir manifester plutôt qu’à faire les magasins », l’un des clients a répondu et s’est fait traiter de « Bourgeois ! ».

Coup de pied dans une voiture

Après un demi-tour devant l’espace Jaurès, qui avait fermé sa grille par sécurité, les manifestants sont redescendus pour rallier l’hôpital Morvan, et descendre la rue Duquesne. Une longue pause a été marquée à l’angle de la rue Algérisas, certains tentant sans succès de marcher vers la rue Colbert et le commissariat. Un ou deux pétards ont explosé. Faute de combattants, la manifestation a repris son cours. Rue de Lyon, la portière d’une grosse cylindrée a été la cible d’un coup de pied d’un manifestant, mais c’est en remontant la rue de Siam, au carrefour de la rue Colbert, que la tension est montée d’un cran.

Repoussés vers la place de la Liberté

Une partie de la manifestation s’est arrêtée pour invectiver les policiers, qui se trouvaient derrière les barrières métalliques disposées pour interdire l’accès au commissariat, qui avait fait l’objet de dégradations lors de manifestations précédentes. Les manifestants ont lancé des ballons de toutes sortes et de toutes tailles vers les policiers, quelques explosions ont retenti, certains manifestants sont allés discuter avec le directeur départemental de la sécurité publique, qui avait ceint son écharpe tricolore. Le face-à-face tendu a duré une dizaine de minutes, puis les manifestants sont repartis. Vers 17 h 30, il ne restait plus qu’une poignée de jeunes qui voulaient en découdre et cassaient des bouteilles en verre. Les policiers les ont suivis sur la place de la Liberté et les ont repoussés vers la rue Jean-Jaurès.

(1) Le collectif brestois regroupe les associations : AFPS, ATTAC, Club de la Presse Bretagne, LDH, Mouvement de la Paix, MRAP, UEP ; les syndicats : Alternative pour l’UBO, CGT Brest, CNT, FO Brest, FSU, SUD-Solidaires, Visa, et des organisations politiques : BNC, EELV, Ensemble, FI, Génération-s, Jeunes communistes, Jeunes insoumis, LRDG, PCF, POID, PS, UCL, UDB.

Article du Télégramme

 

Écrire commentaire

Commentaires: 0