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Le Conseil d’Etat valide « l’éloignement » des journalistes lors des évacuations de camps de migrants

Les périmètres de sécurité mis en place par la police lors des évacuations de camps de migrants, qui ont pour conséquence de tenir à distance les journalistes, ne portent pas une atteinte excessive à la liberté de la presse, a jugé ce mercredi 3 février le Conseil d’Etat.

Le juge des référés, qui statue seul selon une procédure d’urgence, a ainsi débouté deux journalistes qui se plaignaient de n’avoir pas pu, à cinq reprises, pénétrer dans les périmètres de sécurité entourant des opérations d’évacuation dans les régions de Calais et de Dunkerque, les 29 et 30 décembre.

« Violations répétées des droits humains »

« La protection de l’ordre public l’a emporté sur la liberté d’informer », a regretté Me Vincent Brengarth, avocat du Syndicat national des Journalistes (SNJ) intervenu en soutien des deux reporters.

« C’est d’autant plus choquant qu’on sait qu’il y a des violations répétées des droits humains » dans ces campements, « et que le droit à l’information devrait donc y être renforcé », a-t-il ajouté.

L’un des requérants, Louis Witter, avait diffusé sur son compte Twitter des photos, devenues virales, montrant à Grande-Synthe (Pas-de-Calais) une personne en combinaison de protection lacérant une tente de migrant. Des photos prises selon lui lors d’un moment d’inattention des policiers.

Ce photoreporter et son confrère Simon Hamy avaient d’abord saisi un juge des référés du tribunal administratif de Lille. Mais celui-ci avait rejeté leur recours le 5 janvier, le jugeant dénué de caractère d’urgence. Les journalistes avaient donc fait appel devant la plus haute juridiction administrative.

 

Les périmètres de sécurité mis en place par la police lors des évacuations de camps de migrants, qui ont pour conséquence de tenir à distance les journalistes, ne portent pas une atteinte excessive à la liberté de la presse, a jugé ce mercredi 3 février le Conseil d’Etat.

Le juge des référés, qui statue seul selon une procédure d’urgence, a ainsi débouté deux journalistes qui se plaignaient de n’avoir pas pu, à cinq reprises, pénétrer dans les périmètres de sécurité entourant des opérations d’évacuation dans les régions de Calais et de Dunkerque, les 29 et 30 décembre.

« Violations répétées des droits humains »

« La protection de l’ordre public l’a emporté sur la liberté d’informer », a regretté Me Vincent Brengarth, avocat du Syndicat national des Journalistes (SNJ) intervenu en soutien des deux reporters.

« C’est d’autant plus choquant qu’on sait qu’il y a des violations répétées des droits humains » dans ces campements, « et que le droit à l’information devrait donc y être renforcé », a-t-il ajouté.

L’un des requérants, Louis Witter, avait diffusé sur son compte Twitter des photos, devenues virales, montrant à Grande-Synthe (Pas-de-Calais) une personne en combinaison de protection lacérant une tente de migrant. Des photos prises selon lui lors d’un moment d’inattention des policiers.

Ce photoreporter et son confrère Simon Hamy avaient d’abord saisi un juge des référés du tribunal administratif de Lille. Mais celui-ci avait rejeté leur recours le 5 janvier, le jugeant dénué de caractère d’urgence. Les journalistes avaient donc fait appel devant la plus haute juridiction administrative.

Expulsion quasi quotidienne

« Il n’apparaît pas que ces mesures » de police « aient jusqu’à présent excédé ce qui était nécessaire pour assurer la sécurité des opérations et aient porté une atteinte grave et manifestement illégale à l’exercice par les journalistes de leur profession », conclut le Conseil d’Etat dans sa décision consultée par l’AFP.

Le ministère de l’Intérieur avait fait valoir que « ces mesures d’éloignement visent à faciliter l’exécution matérielle de leur mission par les forces de l’ordre, à assurer le respect de la dignité due aux personnes évacuées, et à prévenir les atteintes aux tiers que de telles opérations pourraient engendrer ».

L’administration affirme que ces évacuations sont destinées à faire cesser des occupations irrégulières de terrains en exécution d’expulsions ordonnées par la justice ainsi qu’à offrir une mise à l’abri des migrants et une aide administrative.

Selon les associations, très critiques de ces opérations, environ un millier de migrants sont actuellement entre Calais et Grande-Synthe, exposés à des expulsions quasi quotidiennes de leurs campements de fortune.

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