Pays bigouden-Fête le 22 mai à Coat Keroec, symbole menacé de l’agriculture paysanne

La ferme de Coat Keroec, à Tréméoc, est devenue un exemple du combat pour la sauvegarde des petites fermes contre la spéculation foncière. Le collectif qui défend l’exploitante Yveline Hélias y organise une fête le dimanche 22 mai pour médiatiser le dossier.

 

À la suite d’une donation-partage, Yveline Hélias, 71 ans, est en conflit avec certains de ses frères et sœurs qui ne veulent pas rester dans l’indivision. La loi le leur permet. La paysanne se bat pour sauver la petite exploitation familiale de 12 hectares qui risque d’être démantelée. Le conflit dure depuis 2008. La paysanne a, entre-temps, développé sa production de légumes, yaourt, fromages bio en circuit court.

 

 

« Dans un jugement, fin janvier 2022, la Cour d‘appel de Rennes ordonne de séparer les terres des bâtiments lors d’une vente aux enchères en plusieurs lots, ce qui conduit à un démembrement, pour privilégier une logique de spéculation foncière au détriment de l’activité agricole », constate le comité de soutien.

 

« Empêcher ces démantèlements »

 

« On veut enfermer Yveline dans une histoire familiale, constate Emmanuel Antoine, un de ses soutiens. Pour nous il s’agit d’une affaire de société, de la pérennité et la transmissibilité des petites exploitations. Aujourd’hui, les jeunes qui veulent s’installer ne trouvent rien car tout part pour l’agrandissement de l’existant ».

 

« C’est un dossier politique, appuie Bastien Moysan, de la Confédération paysanne. Nous voulons empêcher ces démantèlements ». Exploitant à Daoulas, il a vécu la même situation. « J’ai dû racheter au prix fort l’exploitation que je louais en montant un Groupement foncier agricole qui a apporté des financements que je n’avais pas. Car sinon, c’était la loi du plus fort, de l’argent des grands propriétaires, ce qui est déraisonnable et injuste. Nous voulons mettre la question de la transmission sur la place publique. La loi doit changer ». Car il y a des repreneurs pour la ferme d’Yveline. On en parlera donc le 22 mai sur place. Il y a urgence car le pourvoi en cassation qui est lancé n’est pas suspensif.

Article du Télégramme

 

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